mercredi 27 juin 2012

1er avril ? Je ne sais toujours pas.

               // J’ai rêvé que j’étais dans une ville, et que je devais faire une sorte de camp de base. Pour ça, je devais louer un appartement afin d’avoir une pièce à moi pour ne pas qu’on me vole des affaires. C’était une drôle de ville ou les gens parlaient espagnol ; je devais aller dans un collège ou un lycée, rencontrer plein de gens qui devaient être en colonie de vacance. Je cherchais dans les bâtiments si quelqu’un connaissait un endroit à louer. Personne n’avait d’infos … sauf une prof, et des élèves qui proposaient la location de leur maison. Leurs parents étaient très sympas, c’était un peu comme la familia de Punta Arenas. Ils étaient assez drôles… mais du coup je n’étais pas seule, et le sentiment de solitude et d’isolement était bien détérioré par tout ce monde qui était autour. Ils parlaient tous espagnol, mais au bout d’un moment, ils se sont mis à parler français. Je leur ai demandé s’ils parlaient en fait Français, mais il m’ont dit que non, c’était pour me faire plaisir, ils connaissaient juste quelques phrases. C’était pratique, plus simple de se faire comprendre. Mais ils se sont remis à l’espagnol. Puis au français, ils commençaient à dire plein de choses dans ma langue, c’était assez bizarre vu qu’ils n’étaient pas censé la connaitre.
Je devais aller faire une sorte de conférence, ou je ne sais quoi. J’allais au lycée tôt le matin, et j’avais loué ma chambre, où je devais manger avec la famille. Il y avait plein de monde dans cette chambre. Et un ordinateur quine marchait pas bien, à chaque fois, on était obligé de faire la queue pour essayer d’envoyer un mail. Toujours dans une grande ville. Le lycée était une structure un peu bétonnée, mais pas aussi terrible que d’habitude… pas mal de lumière y pénétrait, les portes étaient un peu colorées comme les arbres d’automne. Bien trop de monde, bien sur. Les escaliers ressemblaient à une spirale un peu carrée, et le rez-de-chaussée était une baie vitrée. La maison, elle, était un dédale plein de pièces, il fallait se promener dedans pour trouver la bonne pièce. Ce n’était pas si grand mais les espaces étaient organisés de façon étrange. Je suis restée plusieurs jours (semaines ?) dans ce truc que je louais peut être 100€ par mois, mais je devais repartir en France au bout de 2 mois, mais ils ne le savaient pas. Ca me stressait un peu de leur dire que je devais partir, mais que je reviendrai, et que je pouvais continuer à payer la location, même si je n’étais pas là.//
                Enfin il semblerait que je sois toujours tourmentée par ces histoires d’argent, de colonies de vacances, … et de pluie, aussi ! Parce que dans mon rêve, il faisait mauvais. Dans la ville, il y avait toujours un peu de lumière qui passait, mais à chaque fois que je rentrais dans un bâtiment, c’était le soir, il faisait gris, on devait courir pour se mettre à l’abri. 

 
            Mon appareil est dehors sous la neige, mais j’ai froid, je n’ai pas envie de sortir. On est toujours à Poincenot.
            Le réveil à 5h30 n’a servi à rien. Le ciel était clair hier soir, on hésitait même à monter le camp au lac (finalement non). Le vent a soufflé par rafales toute la nuit, modélisant des ombrés étranges sur la toile de tente. Les arbres gémissent parfois. Il a commencé à pleuvoir/neiger sporadiquement, surement au milieu de la nuit. Du coup, on ne voyait rien ce matin ; ou presque.
            6h30, on n’est pas sortis non plus. Pour moi, il a fallu attendre 7h39, pour m’extirper du sac et aller vers les étangs craquelés de l’autre côté de la forêt, vers les marécages. Sans manger. J’ai erré un moment pour trouver une flaque qui me plaisait, dans les tas de mousse, l’herbe spongieuse et les touffes colorées. Le Fitz Roy a de nouveau disparu, avalé par des rideaux de neige qui arrivaient sur nous à l’horizontale, par vagues successives. Il a neigé au lac. Mmh. Et on a bien pu voir, (de loin,) que ça a tenu.



            J’ai trouvé le vent accompagné de neige assez infernal ; et attendu un moment le lever de soleil dans ce bazar glacé et humide. J’étais gelée, j’ai fini par prendre le chemin du retour dans un dédale de touffes buissonnantes et piquantes ; en essayant de couper plus ou moins au plus court. C’était une mauvaise idée. Une rivière m’a bloqué le passage ; j’ai longé son cours (j’avais tellement froid que mettre les pieds à l’eau me faisait peu envie, même en baskets). Rencontre avec un autre bras, que j’ai sauté (dans un buisson) ; encore un autre (sauté aussi). Troisième bras : longé, jusqu’à trouver un barrage d’entassement de branches pour le traverser ; et retrouver le tronc d’hier pour franchir le dernier.
            Sensation faim/faiblesse connue et mains et pieds congelés (innovation). PAT’AGONIE (pas la mort encore, ça va… hm). Alexandre m’a rejoint dans les buissons et on a fini le retour ensemble (moi en fantasmant sur un chocolat chaud). Je l’ai bu, mon chocolat ! Même si la bouteille de gaz était fatiguée et mon bol ensablé. Ah oui tiens, j’ai rêvé aussi que le bol avait été grignoté.






            Je suis dans mon sac de couchages, j’ai fini mon paquet de gâteaux (le dernier). Alexandre sommeille à côté avec mon bandeau/foulard/cagoule/écharpe/tube orange sur la tête ; il neige, dehors c’est le ventilateur/turbine infernal, et mon sac photo est toujours à côté de la tente. (Et mes mains toujours gelées). Mais bon.
            J’ai dormi un peu ce matin, et émergé avec l’arrivée de Xavier et Mathieu, ou Manue, je ne sais pas, vers 13h. J’ai rêvé plein de choses dont je ne me souviens pas. Mes pieds se sont réchauffés dans les baskets alors qu’on mangeait dehors en regardant les rideaux de neige passer. Logique. J’ai fini mes crackers et mon fromage. C’est la fin. François a failli décider de chercher des victuailles à Chalten, les garçons parlent de chasser l’oie sauvage (ou le touriste) et de la farcir au muesli lyophilisé ; Manue d’installer des pièges à mulot. Je m’en ferais bien rôtir un, de mulot. Maintenant qu’on suspend la nourriture aux arbres, ils grignotent tout ce qu’ils peuvent… la tente jaune, par exemple… ou les appareils, ou le steadi cam, ou mes chaussures… ( !). 

               Ça n’arrête pas de parler de sandwichs islandais au bacon, de steak - frites, de barbecue, de gnole, de rouge, de tiramisu aux framboises, (de barbecue, de steak – frites, de petit déj. au bacon, de rouge, de chasse à l’oie ou au huemul (je sais toujours pas à quoi ça ressemble), de barbecue, de pizza, de sandwichs multiples, de …. AAARG). Hm. Personnellement, je rêve d’un truc avec des protéines qui me redonne un peu de forces (pour le côté pratique) ; et pour le goût, de pizza au roquefort avec une bonne salade. Mais ‘s’il fait beau’ (c’est pas gagné) ça va être barbecue en arrivant, je crois. Bon. Il me reste du riz au fait, c’est vrai. Il faudrait que je trouve un assaisonnement (peut être crème curry et champignons, mmh, …).

 

            NEED PROTEINS.
            Presque plus d’énergie ni de force dans les doigts. C’est étrange, vraiment. Même écrire est complexe. J’ai hâte de manger ma purée lyophilisée aligot et soupe de ce soir. Je ne m’en plains pas autant que les garçons il me semble, mais c’est limite aussi, pour les repas. Même si je suis moins difficile et mange théoriquement moins, il semble que ce soit une période ou j’ai besoin d’avaler des choses. Je ne comprends pas tellement, la semaine dernière, c’était pas si pire.
            Les autres sont montés au lac, Xavier dans l’espoir de photographier les condors qui ont essayé de nous intimider (et réussi) hier sur le mangeur de français. Moi je suis allée dans les flaques craquelées multicolores, comme ce matin. Le Fitz, forteresse de titans, avec ses douves, remparts et bruits sourds de canons, a émergé vers 15h. Déjà bien tard pour le soleil qui passe derrière les monts. J’ai tenté quelque poses longues avec un filtre à la main, j’ai marché un peu entre les branches blanches aux feuilles rouges, les herbes poilues, les plantes porc-épic et les roseaux oscillant dans la tourbe, puis je suis revenue vers le camp (sans sauter de rivière).
            J’ai coupé par la forêt pour trouver des bonzaïs multi-teints et j’ai trouvé sans faire exprès l’arbre magique de Xavier je crois, près d’une clairière qui borde le camp. Le vent se joue de moi. J’aurai voulu avoir un reflet aux étangs et voir les arbres avec les branches qui bougent, mais c’est un peu l’inverse qui se produit.



Un rideau de pluie-neige arrive en diagonale depuis la vallée de la Playita et Piedra del Fraile… c’est assez impressionnant. Le rideau est surmonté d’un nuage diagonal aussi, qui ressemble à un empilement d’anneaux saturniens.
S’ils ne sont pas là à 19h, je commencerais à préparer la soupe. On hésitait à dormir à la cabane ce soir, mais le camp était trempé, et maintenant, y’ plus personne. Et j’ai la flemme (…). Et si on m’avait dit qu’un jour je me réjouirai à manger des pâtes crues, je ne sais pas ce que j’aurai dit. Et c’est plus loin pour rentrer à El Chalten. Et… Bordel. Je vais me réchauffer en regardant si je sais encore faire des tractions, recreuser les tranchées autour de la tente et faire une catapulte. Haha.
            J’ai fait un lance pierre avec un élastique nul.  Ca marche mal. J’ai commencé à lire le bouquin de François aussi, j’aime bien (Compagnons de c/bordée) ! D’ailleurs il est revenu, François, vers 17h30 peut être… il en avait marre d’attendre la haut sans rien faire.
Les autres espèrent un reflet, ils resteront là haut jusqu’au coucher de soleil à priori. Je me réjouis à l’idée de manger ma purée… je ne sais pas si j’attendrais jusqu’à 21h. Mh.             On a un peu discuté, cherché de l’eau, mis à chauffer, … 20h. On n’attendra pas. La forteresse fume d’un nuage ondoyant orangé. C’est beau. Les vagues sont impressionnantes. Les creux sombres et bosses claires se multiplient au dessus du donjon. Les fissures glacées se découpent nettement dans la roche noire.


            J’ai mangé ma purée. Ça va beaucoup mieux. C’était bon en plus, même si la consistance reste louche ! Des lucioles descendent la pente en file indienne, une rapide, et deux ou trois au dessus, plus lentes.

Manue est arrivée en premier ! En courant seule dans les bois. Mmh. Je suis en forme, je pars en courant à la rencontre des autres ; Mathieu avec un genou foutu, Xavier qui veut me vendre ses pieds, … et deux inconnus qui ont peur du noir et veulent rentrer à Chalten (ils ne doivent pas y être encore ( !)). Je suis même repartie en courant dans l’autre sens remettre l’eau à chauffer.
            La soupe était bonne, le thé au citron aussi. Le lac était beau apparemment, je regrette un peu, mais bon. A voir ce qu’il se passe demain. Mais je n’ai qu’une compote à manger. Ce sera un peu limite niveau énergie je crois. Gné. Je vais surement me coucher ; … je suis réchauffée, Alex et Mathieu ont lancé un time laps. C’est bête d’être en forme pour dormir et KO la journée (c’est même nul). Enfin je ne vais pas monter au lac seule maintenant. Bonne nuit …


 

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