3 avril.
// Une carte. Des coffres à
retrouver. Six. Des boules dorées visées avec des boulons de bronze cuivré.
C’est une sorte de chasse au trésor, une quête. Les sphères d’or sont
dissimulées à des endroits divers. On y va.
J’avais déjà entamé des recherches
avec ma mère dans un passé relativement lointain, mais abandonné. Cette fois,
on va réussir. On est parti d’une ville touristique perdue, longeant des pistes
de gravier par des trottoirs de béton. Un 4x4. On quitte les bâtiments.
Maintenant plus rien. Personne. On arrive à la cascade après un moment. Le ciel
est moutonneux, des rayons effleurent l’eau. La chute saute d’une falaise
brunâtre aux motifs curieux. La première sphère est par là. Je m’avance sur un
rocher émergeant, regardant dans l’eau transparente les teintes magiques des
profondeurs.
François a le gps. Le point est plus
à droite. Je me mets à l’eau et avance. Encore un peu, avance, un peu à gauche,
stop. C’est là. J’ai de l’eau jusqu’aux genoux. Je ne vois plus à travers (et
n’en suis pas étonnée). Je plonge la main et ressort le coffre métallique. Je
suis surprise de l’exactitude des points gps. Impressionnant. On s’assoie
autour d’un arbre sur la rive pour ouvrir le butin. Des pièces diverses,
bijoux ; et un pantalon, une chemise et un pull. A ma mère. On les avait
donnés en échange de ce qu’on avait pris, je m’en souviens maintenant. Remettre
le coffre à sa place, et remplacer ce qu’on prend par autre chose, que si
quelqu’un d’autre le trouve, il y trouve quelque chose. Je me rappelle qu’elle
tenait à cette chemise. Je vais la lui rendre. On prend un peu de pièces dans
un sac à dos orange de la même couleur que l’arbre, et on repart.
On fait confiance au gps pour la
localisation du suivant. J’y ai déjà été aussi. Les trois derniers seront plus
complexes, il ne restera que la carte pour chercher dans une étendue glacière
isolée… Je me demande où pourront être cachés les coffres là bas. Peut être
dans des cavités de glace inconnues…. En attendant, on se dirige vers un
village oublié. Les petites maisons sont blanches avec un toit de tôle ou de
chaume. Beaucoup de monde. Tous au teint halé et aux cheveux noirs. Ils se
bousculent dans les boutiques pendant qu’elles sont ouvertes. Du pain. Des
vêtements. Que le nécessaire. On va dans la boutique des tisseurs. La sphère
est dans un tiroir, je le sais. Je dois demander à l’ouvrir dans je ne sais
quelle langue, mais j’y arrive. On déboulonne, … vide. Rien. Que quelques
chutes de tissus effilés. C’est impossible, c’est une règle ; ne jamais
vider totalement ( !). Je vais dire à la gardienne de la boule qu’il y a
un problème. Elle me dit d’attendre, du monde est entré dans la petite pièce
sombre parsemée d’étoffes rayées (bleu foncé / blanc cassé). Quand on est a
nouveau seuls, elle me dit qu’ils ont besoin d’aide, dans son village. Seules
les personnes qui font cette quête sont en mesure de leur porter secours. Il
faut y aller.
Elle m’indique une trappe sous le
plancher de planches blanches. On passe dans un souterrain étrange, qui
traverse les montagnes. Et arrive dans une vallée inexistante. Enfin sur aucune
carte. Il fait nuit encore. Il faut accomplir des travaux difficiles pour
sauver la ville, succession parallèle de petites baraques de bois. Une tempête
approche… Il faut tout arrimer… Pourtant, des étoiles et galaxies inconnues
scintillent sans fin au dessus de nos têtes. On va dormir sur des paillasses de
jute.
Le lendemain, c’est la cohue. Tout
le monde se bouscule pour faire des provisions. J’arrive trop tard pour l’eau
potable. Et en plus je n’ai pas amené de sachet. Ils mettent l’eau en sachets,
ici. Je dois faire des courses aussi pour Alexandre. Et revenir ce soir à la
boulangerie où ils vendent l’eau. On aura soif aujourd’hui. Tant pis. Il reste
ma gourde, les autres pourront la prendre, je n’en aurai pas besoin. On creuse
une tranchée autour des maisons ; avec les outils qu’on trouve. Pelle.
Pioche. Mains. Les villageois ne se plaignent pas sous le soleil de plomb. La
sueur dégouline le long des visages concentrés. Ils ont besoin d’aide dans la
galerie. J’ai une vision de centaines de personnes tirant sur une corde pour
tracter quelque chose grâce à des poulies. Viviane est là. Nous sommes donc en
Nouvelle Zélande. Comme les autres, elle est vêtue de lambeaux de tissus usés,
et ses pieds nus glissent dans la grotte de pierre terreuse.
Je pars les aider. De toute façon,
on est coincé là. La cité est au milieu d’un désert ; entouré d’une chaine
de montagnes rocheuses ; des falaises sombres parsemées de touffes
épineuses. C’est vraiment une cité perdue. Pas encore découverte. Pour partir,
on doit finir de les aider. Les fortifications. La tranchée. Les courses
(bordel).
C’est le soir. Je suis épuisée. Il
faut que je cherche de l’eau. Alexandre attend à l’’’auberge’’. Je passe par la
pâtisserie. Ils ont un arrivage de tiramisu. Ils démoulent les gâteaux sur une
plaque de métal. Ils s’aplatissent un peu. Le groupe n’aime pas leur aspect…
moi ça me tente assez, mais je n’aurai peut être pas assez, justement. Il n’y a
toujours pas d’eau. Demain. J’ai soif. Faim.
Je retrouve Alexandre qui attend à
l’auberge… en mangeant un tiramisu. Gné. J’ai toujours faim, mais bon. Je
prends la framboise sur le dessus, et je vais m’allonger sur ma paillasse en
priant pour me réveiller assez tôt pour chercher à boire. Quand ce sera fini,
on aura notre sphère dorée. J’espère. … //
Je me suis éveillée assez tôt. Manue
a bloqué la fenêtre pendant la nuit avec ce qu’elle avait sous la main :
une barre isostar. J’ai regardé le ciel s’éclaircir, à travers le rideau. Les
lumières des lampadaires s’atténuer au profit du jour. Ecouté un peu de musique
(vol. 7). Enfilé mon pantalon. Et sortie, en tentant d’être discrète et de ne
pas troubler les cinq respirations régulières qui emplissaient la chambre d’un
calme agréable. Pieds nus et en débardeur, je suis allée voir à une fenêtre.
Grand beau. Un lenticulaire boutonneux, enfin moutonné plutôt, rose-rouge vif,
surmonte la forteresse et ses remparts. Le temps se fiche vraiment de nous.
Je suis descendue, ai allumé
l’ordinateur, essayé de charger la page d’accueil, éteint, … retournée
m’asseoir en haut sur un fauteuil près de la fenêtre. La porte est ouverte. Il
fait froid.
Les autres sont arrivés un par un : Xavier, Manue, François, Mathieu
qui pensait qu’il était 11h et Alexandre après sa douche. On a pris le petit
déj, tout s’est mélangé, mon pain avait mystérieusement disparu donc on a
partagé celui des autres, du coup les lait, beurre et céréales que j’avais
acheté aussi, … Bon. C’est compliqué ces histoires. J’aimerai bien dire que je
m’en fou, aller, que j’invite tout le monde. Ca m’énerve un peu. M’attriste
aussi. J’ai envie d’envoyer un nouveau mail à mon voleur mais je crois qu’il
n’a pas lu le précédant. Ca me défoulerait peut être quand même. Mmh.
J’ai cherché le linge, il est 10h30. J’ai lâché mes cheveux dans le vent.
C’était agréable. Je suis à moitié allongée sur mon lit en bas, Alex regarde
surement ses mails au dessus, Manue lit ; à côté l’ordinateur charge. Je
viens de penser que Manue n’a peut être pas pensé à déduire la facture de la
boulangerie où j’ai payé ma part, avant de calculer ce que je leur devais. Je
me déteste quand je suis comme ça.
23h. La journée s’est passée à se
balader dans les environs (rayon de 500m pour Mathieu, Alexandre et moi ;
3km pour Xavier et Manue et 4 ou 5 pour François, qui est courageusement parti
vers le paso del viento malgré l’imminence de la tempête… et revenu au bout
d’1h30 alors que la pluie diagonale l’avait rattrapé. Je suis allée dans divers
magasins à la recherche de chocolats de Pâques et de mascarpone. Premiers,
c’est dans la boite ; mascarpone ici ça tiendrait d’un miracle j’ai
l’impression. On a tous fait nos courses pour le trek en se rejoignant à un
(des 50) supermarché bleu suite à un nombre élevé de croisements sans se voir,
le menton coincé dans la capuche et concentrés pour éviter les flaques. On est
fin prêts pour notre nouvelle aventure … de 48h. Ahah. J’ai pris autant de
nourriture que pour les 5 jours, au moins.
Avec Manue, on est aussi parties braver le cyclone hargneux et mouillé pour
chercher des billets de bus. Un tiers de plus pour le tarif de retour à
Calafate, ‘sont pas gênés je trouve ! Quatre compagnies, 1h, et une
déambulation abstraite plus tard, on est arrivés à la conclusion qu’on ne
trouvera rien sous les 85$, qu’on a besoin des passeports pour réserver (donc
attendu pour rien), qu’il n’y a pas de bus entre 13 et 18h30, qu’il fait
toujours mauvais, qu’un chien à l’œil vitreux nous observe et que les garçons
vont se demander où on est passé. Ahem.
Mathieu a réussi par le langage des signes à faire tamponner son passeport
qu’il avait oublié la dernière fois. On s’est tous retrouvé finalement, et on a
chacun fait l’acquisition d’un des trucs qu’on mangerait ce soir (pâtes, sauce
tomate, parmesan, …) ou demain (confiture, lait, céréales). On est fin prêts (à
manger) ! François arrive avec une bouteille de vin, une de bière, des
gâteaux et des cacahuètes. L’eau n’arrive pas à bouillir. Hum. La pluie s’est arrêtée, le
vent réduit, la température se fraye un chemin vers les abimes.
Ah oui, pour me permettre tout ça,
j’ai commencé par manger enfin mon riz à midi, alors que les autres s’étaient
éparpillés en divers lieux, et j’ai enfin réussi à contacter ma mère (qui a
ainsi pu me confirmer la non réception de ma lettre) ; en payant 30$
l’appel, … mais qui m’a permis s’avoir le code d’accès pour consulter mes
comptes, que je vais essayer de retenir cette fois (ça devrait aller, j’avais
oublier d’apporter du papier et je le connais encore.) Héhé ! Il me reste
assez pour survivre jusqu’à la fin. C’est bien. Bon je dois toujours 500€ par
ci par là mais … euh. On verra au retour. Mmh.
Pour l’instant, trivial poursuit avec Alexandre (il va encore gagner) et
repos. François part demain à 7h.
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