vendredi 29 juin 2012

3 avril.

            // Une carte. Des coffres à retrouver. Six. Des boules dorées visées avec des boulons de bronze cuivré. C’est une sorte de chasse au trésor, une quête. Les sphères d’or sont dissimulées à des endroits divers. On y va.
            J’avais déjà entamé des recherches avec ma mère dans un passé relativement lointain, mais abandonné. Cette fois, on va réussir. On est parti d’une ville touristique perdue, longeant des pistes de gravier par des trottoirs de béton. Un 4x4. On quitte les bâtiments. Maintenant plus rien. Personne. On arrive à la cascade après un moment. Le ciel est moutonneux, des rayons effleurent l’eau. La chute saute d’une falaise brunâtre aux motifs curieux. La première sphère est par là. Je m’avance sur un rocher émergeant, regardant dans l’eau transparente les teintes magiques des profondeurs.
            François a le gps. Le point est plus à droite. Je me mets à l’eau et avance. Encore un peu, avance, un peu à gauche, stop. C’est là. J’ai de l’eau jusqu’aux genoux. Je ne vois plus à travers (et n’en suis pas étonnée). Je plonge la main et ressort le coffre métallique. Je suis surprise de l’exactitude des points gps. Impressionnant. On s’assoie autour d’un arbre sur la rive pour ouvrir le butin. Des pièces diverses, bijoux ; et un pantalon, une chemise et un pull. A ma mère. On les avait donnés en échange de ce qu’on avait pris, je m’en souviens maintenant. Remettre le coffre à sa place, et remplacer ce qu’on prend par autre chose, que si quelqu’un d’autre le trouve, il y trouve quelque chose. Je me rappelle qu’elle tenait à cette chemise. Je vais la lui rendre. On prend un peu de pièces dans un sac à dos orange de la même couleur que l’arbre, et on repart.
            On fait confiance au gps pour la localisation du suivant. J’y ai déjà été aussi. Les trois derniers seront plus complexes, il ne restera que la carte pour chercher dans une étendue glacière isolée… Je me demande où pourront être cachés les coffres là bas. Peut être dans des cavités de glace inconnues…. En attendant, on se dirige vers un village oublié. Les petites maisons sont blanches avec un toit de tôle ou de chaume. Beaucoup de monde. Tous au teint halé et aux cheveux noirs. Ils se bousculent dans les boutiques pendant qu’elles sont ouvertes. Du pain. Des vêtements. Que le nécessaire. On va dans la boutique des tisseurs. La sphère est dans un tiroir, je le sais. Je dois demander à l’ouvrir dans je ne sais quelle langue, mais j’y arrive. On déboulonne, … vide. Rien. Que quelques chutes de tissus effilés. C’est impossible, c’est une règle ; ne jamais vider totalement ( !). Je vais dire à la gardienne de la boule qu’il y a un problème. Elle me dit d’attendre, du monde est entré dans la petite pièce sombre parsemée d’étoffes rayées (bleu foncé / blanc cassé). Quand on est a nouveau seuls, elle me dit qu’ils ont besoin d’aide, dans son village. Seules les personnes qui font cette quête sont en mesure de leur porter secours. Il faut y aller.
            Elle m’indique une trappe sous le plancher de planches blanches. On passe dans un souterrain étrange, qui traverse les montagnes. Et arrive dans une vallée inexistante. Enfin sur aucune carte. Il fait nuit encore. Il faut accomplir des travaux difficiles pour sauver la ville, succession parallèle de petites baraques de bois. Une tempête approche… Il faut tout arrimer… Pourtant, des étoiles et galaxies inconnues scintillent sans fin au dessus de nos têtes. On va dormir sur des paillasses de jute.
            Le lendemain, c’est la cohue. Tout le monde se bouscule pour faire des provisions. J’arrive trop tard pour l’eau potable. Et en plus je n’ai pas amené de sachet. Ils mettent l’eau en sachets, ici. Je dois faire des courses aussi pour Alexandre. Et revenir ce soir à la boulangerie où ils vendent l’eau. On aura soif aujourd’hui. Tant pis. Il reste ma gourde, les autres pourront la prendre, je n’en aurai pas besoin. On creuse une tranchée autour des maisons ; avec les outils qu’on trouve. Pelle. Pioche. Mains. Les villageois ne se plaignent pas sous le soleil de plomb. La sueur dégouline le long des visages concentrés. Ils ont besoin d’aide dans la galerie. J’ai une vision de centaines de personnes tirant sur une corde pour tracter quelque chose grâce à des poulies. Viviane est là. Nous sommes donc en Nouvelle Zélande. Comme les autres, elle est vêtue de lambeaux de tissus usés, et ses pieds nus glissent dans la grotte de pierre terreuse.
            Je pars les aider. De toute façon, on est coincé là. La cité est au milieu d’un désert ; entouré d’une chaine de montagnes rocheuses ; des falaises sombres parsemées de touffes épineuses. C’est vraiment une cité perdue. Pas encore découverte. Pour partir, on doit finir de les aider. Les fortifications. La tranchée. Les courses (bordel).
            C’est le soir. Je suis épuisée. Il faut que je cherche de l’eau. Alexandre attend à l’’’auberge’’. Je passe par la pâtisserie. Ils ont un arrivage de tiramisu. Ils démoulent les gâteaux sur une plaque de métal. Ils s’aplatissent un peu. Le groupe n’aime pas leur aspect… moi ça me tente assez, mais je n’aurai peut être pas assez, justement. Il n’y a toujours pas d’eau. Demain. J’ai soif. Faim.
            Je retrouve Alexandre qui attend à l’auberge… en mangeant un tiramisu. Gné. J’ai toujours faim, mais bon. Je prends la framboise sur le dessus, et je vais m’allonger sur ma paillasse en priant pour me réveiller assez tôt pour chercher à boire. Quand ce sera fini, on aura notre sphère dorée. J’espère. … //

            Je me suis éveillée assez tôt. Manue a bloqué la fenêtre pendant la nuit avec ce qu’elle avait sous la main : une barre isostar. J’ai regardé le ciel s’éclaircir, à travers le rideau. Les lumières des lampadaires s’atténuer au profit du jour. Ecouté un peu de musique (vol. 7). Enfilé mon pantalon. Et sortie, en tentant d’être discrète et de ne pas troubler les cinq respirations régulières qui emplissaient la chambre d’un calme agréable. Pieds nus et en débardeur, je suis allée voir à une fenêtre. Grand beau. Un lenticulaire boutonneux, enfin moutonné plutôt, rose-rouge vif, surmonte la forteresse et ses remparts. Le temps se fiche vraiment de nous.
            Je suis descendue, ai allumé l’ordinateur, essayé de charger la page d’accueil, éteint, … retournée m’asseoir en haut sur un fauteuil près de la fenêtre. La porte est ouverte. Il fait froid. 

 
Les autres sont arrivés un par un : Xavier, Manue, François, Mathieu qui pensait qu’il était 11h et Alexandre après sa douche. On a pris le petit déj, tout s’est mélangé, mon pain avait mystérieusement disparu donc on a partagé celui des autres, du coup les lait, beurre et céréales que j’avais acheté aussi, … Bon. C’est compliqué ces histoires. J’aimerai bien dire que je m’en fou, aller, que j’invite tout le monde. Ca m’énerve un peu. M’attriste aussi. J’ai envie d’envoyer un nouveau mail à mon voleur mais je crois qu’il n’a pas lu le précédant. Ca me défoulerait peut être quand même. Mmh.

J’ai cherché le linge, il est 10h30. J’ai lâché mes cheveux dans le vent. C’était agréable. Je suis à moitié allongée sur mon lit en bas, Alex regarde surement ses mails au dessus, Manue lit ; à côté l’ordinateur charge. Je viens de penser que Manue n’a peut être pas pensé à déduire la facture de la boulangerie où j’ai payé ma part, avant de calculer ce que je leur devais. Je me déteste quand je suis comme ça.



  

23h. La journée s’est passée à se balader dans les environs (rayon de 500m pour Mathieu, Alexandre et moi ; 3km pour Xavier et Manue et 4 ou 5 pour François, qui est courageusement parti vers le paso del viento malgré l’imminence de la tempête… et revenu au bout d’1h30 alors que la pluie diagonale l’avait rattrapé. Je suis allée dans divers magasins à la recherche de chocolats de Pâques et de mascarpone. Premiers, c’est dans la boite ; mascarpone ici ça tiendrait d’un miracle j’ai l’impression. On a tous fait nos courses pour le trek en se rejoignant à un (des 50) supermarché bleu suite à un nombre élevé de croisements sans se voir, le menton coincé dans la capuche et concentrés pour éviter les flaques. On est fin prêts pour notre nouvelle aventure … de 48h. Ahah. J’ai pris autant de nourriture que pour les 5 jours, au moins.
Avec Manue, on est aussi parties braver le cyclone hargneux et mouillé pour chercher des billets de bus. Un tiers de plus pour le tarif de retour à Calafate, ‘sont pas gênés je trouve ! Quatre compagnies, 1h, et une déambulation abstraite plus tard, on est arrivés à la conclusion qu’on ne trouvera rien sous les 85$, qu’on a besoin des passeports pour réserver (donc attendu pour rien), qu’il n’y a pas de bus entre 13 et 18h30, qu’il fait toujours mauvais, qu’un chien à l’œil vitreux nous observe et que les garçons vont se demander où on est passé. Ahem.
Mathieu a réussi par le langage des signes à faire tamponner son passeport qu’il avait oublié la dernière fois. On s’est tous retrouvé finalement, et on a chacun fait l’acquisition d’un des trucs qu’on mangerait ce soir (pâtes, sauce tomate, parmesan, …) ou demain (confiture, lait, céréales). On est fin prêts (à manger) ! François arrive avec une bouteille de vin, une de bière, des gâteaux et des cacahuètes. L’eau n’arrive pas à bouillir. Hum. La pluie s’est arrêtée, le vent réduit, la température se fraye un chemin vers les abimes.
 Ah oui, pour me permettre tout ça, j’ai commencé par manger enfin mon riz à midi, alors que les autres s’étaient éparpillés en divers lieux, et j’ai enfin réussi à contacter ma mère (qui a ainsi pu me confirmer la non réception de ma lettre) ; en payant 30$ l’appel, … mais qui m’a permis s’avoir le code d’accès pour consulter mes comptes, que je vais essayer de retenir cette fois (ça devrait aller, j’avais oublier d’apporter du papier et je le connais encore.) Héhé ! Il me reste assez pour survivre jusqu’à la fin. C’est bien. Bon je dois toujours 500€ par ci par là mais … euh. On verra au retour. Mmh.
Pour l’instant, trivial poursuit avec Alexandre (il va encore gagner) et repos. François part demain à 7h.

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