vendredi 1 juin 2012


15 mars.

            Je me fous de l’argent. Surement beaucoup trop. Mais je déteste qu’on joue avec mes émotions. Il n’y a pas d’anniversaire. PAS d’anniversaire. C’est moi qui me suis faite avoir ; pas un gamin impatient qui ne trouvera pas de cadeau ni un étudiant fauché qui rêve d’un appareil photo et ne l’aura pas. Bon sang ! Gné.
            J’ai calculé qu’il doit être environ 2h du matin à l’heure chilienne. Il y a des turbulences, on nous a demandé d’attacher nos ceintures. J’ai dormi un tout petit peu je crois, dans une position louche avec un pied sur le siège et un genou coincé sous un accoudoir inutile (c’était trop serré d’ailleurs, je ne sens plus vraiment cette jambe). Les réacteurs font un bruit étrange, ça me stresse un peu. Mais ça pourrait être pire. J’ai regardé par le hublot. Au début je ne voyais rien mais maintenant il y a pas mal d’étoiles, malgré que l’avion soit éclairé par la lune. Je n’ai pas reconnu de constellations … mais j’ai vu une étoile filante (et j’ai fait un vœu).


            Aarg ces sensations de tomber ! Hum. Je me sens un peu bizarre. (bof) On est quelque part au dessus de l’océan, on approche du Brésil. L’avion ne se fatigue pas. L’oiseau de fer.
altitude : 10 400m (y’a de la marge pour se rattraper en cas de soucis) / température : -41°C / distance to destination : 5 807km / time to destination : 6h51 / vitesse : 823km/h
Il n’y a presque aucune lumière, donc je ne vois pas tellement ce que j’écris (mais j’écris quand même,… bon).

            //J’ai rêvé que je me faisais amputer des bras, un au niveau du poignet, l’autre du coude. Parce qu’il avait fait trop froid et que nous n’avancions pas assez vite. Sur une étendue glacée assez pentue. On ne comprenait pas pourquoi mes bras étaient gelés aussi haut. Les doigts encore, mais les bras ….
            Je prenais ça bien, jusqu’à ce que je réalise que je ne pourrais plus faire d’autoportraits ; que mes amis grimaceraient rien à qu’à me regarder, .. Dès lors, j’ai demandé à ce qu’on me les raccroche. Il y en a un ou le coude avait été remplacé par un pas de vis, j’ai pu le remettre sans problème. L’autre, pas moyen. En plus, on ne savait pas où elle était, la partie manquante. Il fallait faire vite, ou ça ne serait plus réparable.
            On a pris une sorte de taxi qui fonçait sur une route à flanc de montagne. Au dessus et en dessous, une pente énorme, presque une falaise. En bas, de la brume. Il pleuvait.
            Je devais manger chez Alexandre. La maison n’était plus pareille. Il était entrain de boire et discuter avec Mathieu. Il faisait sombre, la table était éclairée par des bougies. Un canapé vert bordait la table. Ils sont partis. Je restais seule. J’avais faim, mais rien à manger. Je me suis affalée et un chat m’a sauté dessus. Il y en avait deux autres qui me regardaient depuis le dessous de la table.
            Je me suis servie un verre. Levée. Tout a commencé à tourner. Rassise, sur une chaise. J’ai attendu. Alexandre a pris longtemps à revenir. Il a dit qu’il avait oublié de me prévenir qu’il gardait les chats. Ceux de Xavier et Manue et celui d’Emilie (qui a plongé sous le canapé pour récupérer un élastique).
            On a pris la voiture, il fallait que j’aille à l’hôpital. On a foncé, le véhicule s’est transformé en bus, que je devais guider (en espagnol). On a suivi l’autoroute alsacienne, avec les Vosges à gauche ; arrivé à mon collège ; tourné à droite. Passé une arche de pierre sculptée. Arrivé à la gare. Le bus ne parvenait pas à monter le petit terre plein pour se garer. Il fallait faire vite ! C’était surement trop tard pour mon bras. //
           
J’ai passé quelques minutes à chercher des solutions avant de réaliser que je les avais encore, mes membres. Même pas de vis métallique à la place du coude. Mmh. Ca ne me réussit peut être pas de regarder Qué pasa ayer ? 2 (Very bad trip 2 en espagnol, donc) au milieu de la nuit (ou à 7h15 du matin, selon qu’on prenne l’heure française ou chilienne). Hum. Bon au moins, apparemment, j’ai dormi.




            On survole les Andes. Il y a de drôles d’océans nuageux en dessous ; laissant apparaitre parfois dans des trouées d’impressionnants champs rectangulaires.




            Santiago. Je suis assise sous un arbre, près d’un panneau ‘’PROHIBIO pisar areas verdes y hacer picnic’’. Euh… je ne vais peut être pas trop m’attarder, un type habillé en cosmonaute vient de pulvériser une substance louche depuis le toit d’un 4x4 ; sur l’arbre d’à côté. Avec un tuyau orange. Bref. C’est douteux. Je me suis enfin débarassée de mon sac après avoir évité les taxis, fait un tour dehors en amenant un chariot (caddie), fait des parties de jeux contre moi-même, visité l’aéroport (plusieurs fois), compté les 187 valises empilées dans le hall, cherché du vocabulaire espagnol, tenté de téléphoner (sans succès), mangé mon apéritif de biscotes ovoïdes à l’huile d’olive, enlevé mon pull (il fait 32°C) et m’être fait klaxonnée par une dizaine de voitures diverses (je n’ai toujours pas compris pourquoi).

 



J’ai l’impression que je ressemble presque à ce que je devrais : ‘’l’aventurière (détraquée)’’, un peu. Débardeur noir, pantalon de rando fin un peu troué (souvenir de l’année dernière), chaussures d’alpinisme, de la musique plein les oreilles, les cheveux à moitié libres, un gros bagage à mains en bandoulière. Pull noué à la taille. 16h38. En France il est 20h38 je crois (moins 3min, toujours).

 
                Je suis dans l’aéroport de Santiago … depuis un certain temps maintenant… je suis arrivée à 9h20 ce matin et il est 18h15 environ… Ca commence à faire longtemps je trouve. Je regarde par la fenêtre une série d’échelles étranges multicolores  posées sur la piste sur fond de montagnes qu’on ne voit pas à cause de la pollution. Je commence à trouver l’appareil lourd, ça veut peut être dire que je suis fatiguée, il est … 22h15 en France, … pour l’instant que 4h de décalage horaire, bientôt 5 avec le changement d’heure en France qui n’a pas lieu ici... Encore 45 minutes à attendre ! Et ce soir je serai à Punta Arenas, je vais essayer de trouver une auberge, et un taxi ; enfin d’abord le taxi, en fait ! Et puis demain matin un bus, si j’arrive à me lever !






























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