5 avril.
10h ... il a plut une bonne partie de la nuit. La neige par terre se transforme en mélasse gadoueuse, tout est trempé... quel temps nul ! Il fait -1, et il pleut. Après avoir parlé de faire un recensement de la population de mulots en laissant tourner un timelaps dans la cabane hier soir, on est allé dans nos tentes. J’ai joué aux ‘colocs’ avec Alexandre ... assez compliqué mais j’ai gagné ! Incroyable, ça change des trois fois ou j’ai perdu au Trivial Poursuit.. !
Xavier a tout de suite trouvé cet endroit
oppressant alors que moi j’ai trouvé le camp plutôt accueillant hier soir... à
part le gars et sa tente étrange dans laquelle j’avais vraiment peur d’aller
jeter un œil. Cette toile qui trainait m’a beaucoup stressé, la nuit, j’avais
peur de l’ouvrir et d’y découvrir un truc macabre, je n’en sais rien, ... je ne
sais pas pourquoi ; c’est totalement idiot. C’est sans doute simplement
une tente qui sèche, appartenant à quelqu’un qui s’est fait prendre par la
tempête et n’a pas envie de la trimballer mouillée. Enfin bon. Elle est
toujours là, et toujours personne.
Je ne me souviens pas bien de
mes rêves, je me suis éveillée plein de fois, pour me rendre compte qu’il
pleuvait, neigeait ou qu’il y avait du vent. En tout cas // j’étais dans la
cantine de mon collège, ou dans une sorte de café qui y ressemblait beaucoup...
puis dans le palais des fêtes de Strasbourg, transformé aussi en café au lieu
des gradins. Je devais préparer quelque chose à jouer devant plein de monde.
C’étaient les chefs d’œuvre de l’école Michael (école à Pédagogie Steiner de
Strasbourg, plus à visée artistique, où des amis ont été scolarisés) qui
allaient être présentés là. Il fallait que j’en présente un. Tous les ‘chefs
d’œuvre’ étaient suspendus au plafond, au dessus de la scène... je les
touchais, un par un. Il y avait aussi une tension car c’était un examen ;
il fallait choisir une matière, en plus. (Spécial). // Je me suis
réveillée, rendu compte qu’il pleuvait ; sortie. Il faisait déjà clair.
Tout était mouillé. Je me suis recouchée. // Je trouvais quelqu’un qui
venait d’un ancien monde. Quelqu’un qui ressemblait à un humain mais ne l’était
pas. Il était plus petit que moi ; je devais essayer de le protéger, plein
de gens essayaient de le capturer. On à établit notre campement sur une petite
colline entourée de buissons piquants ; on y voyait loin, des pierres très
hautes la dominaient. Le haut était une sorte d’assemblage de rochers qui
aurait pu être un vieux monument. A perte de vue, des collines buissonneuses et
un lac, très loin. Nous étions vraiment isolés. Il fallait tout de même parfois
chercher à manger dans des villes... on avait gagné une sorte de concours dans
une autre tente posée sur une colline. A la place d’une pièce, on avait reçu un
billet de 30$ tout rose et petit ; qui ressemblait à un timbre poste. Il
me semble que c’était un concours de trivial poursuit. Ce personnage étrange
était très doué pour faire des acrobaties, on s’amusait à grimper sur les
cailloux. Je suis allée en ville chercher des victuailles. J’étais toute petite
et lui encore plus, on aurait dit un enfant qui jouait sous le comptoir, seul
son bonnet dépassait. J’ai commandé du poisson... on m’a demandé des sous...
mais pas moyen pour moi de trouver le bon nombre de pièces. J’ai fini par
donner le billet rose par mégarde au lieu de donner une pièce. J’ai voulu le
récupérer, on m’a demandé pourquoi... j’ai fait croire que j’y tenais beaucoup,
que c’était quelque chose qu’on m’avait offert. J’ai pu l’échanger, mais j’ai
eu très peur de nous faire repérer. D’ailleurs à l’occasion du concours des
gens nous avaient reconnus, et savaient que ce timbre poste-billet était en
notre possession. Beaucoup de personnes voulaient capturer l’individu qui était
avec moi, car il n’était pas d’ici. On avait déjà été poursuivi mais on savait
semé nos poursuivant avant la colline. // Spécial, ce rêve. On va
surement petit déjeuner ; il a commencé à tomber un truc un peu plus
agréable que la pluie.
Manue a rêvé qu’un homme barbu entrait dans sa
tente et que les mulots grignotaient la toile …et qu’ils ne s’en rendaient
compte que le matin alors que quasiment toute la toile avait été rongée.
Ce lieu nous dérange un peu
tous j’ai l’impression. Alexandre a rêvé qu’il y avait plein d’entités autour
de la tente et qu’un loup lui mangeait la main quand il sortait.
On a mangé ... lait en poudre – chocolat en poudre
– cappuccino en poudre c’est pas trop mal, comme mixture. J’ai dévoré presque
tout un paquet de gâteau, j’ai faim. On ne sait pas trop ce qu’on va faire, les
montagnes ont disparues. J’ai proposé qu’on joue mais chacun fait autre
chose ; Alex et Mathieu une interview, Xavier et Manue étendent leur
tente, ...
Un peu de soleil filtre entre les arbres dans une lumière ... mouillée (comme dit Alexandre). Des choses blanches tombent du ciel. Au dessus, il a bien neigé. Mais pas tout près. Je teste un nouveau prototype de gants qui maintient les mains au froid ; c’est vraiment bizarre ! Tant que je ne les mets pas, ça va, quand je me dis que c’est un peu limite et que je vais les mettre, c’est encore bien pire. Et en plus, quand je souffle dedans ils sont tout humides... je vais finir par sortir les chauffe mains. J’ai emprunté le 85 d’Alexandre... j’erre dans les bois.
On monte au Lago de los Tres... il doit être 14h à peu près ... Je suis toujours à la traine, j’avais un drôle de mal de ventre quand on est partis... c’était assez désagréable. Maintenant ça va mieux. Pas simple de monter en plein soleil dans la neige ; avec les traces de ceux qui ont glissé avant. C’est un périple glissant et ... gadoueux. Je repense aux mots qu’on a inventé, là encore... : la démouillette, le démouillage, ... la trempote je ne sais plus exactement ce que c’est, peut être une compote mouillée... !... ou pour tremper dans le café ; faire trempote.
On a essayé de jouer aux colocs avant de partir mais ... j’ai pas eu de chat. Y’a plein de chats, j’en ai jamais, c’est pas juste. Miaou. Dur, cette montée. Mais magnifique, aussi. Les forêts multicolores tranchent sur la neige immaculée. Des traces d’animaux descendent tout droit (ou alors des traces de boules de neige). Quelques sommets indistincts émergent. Notre jeu des colocs s’est arrêté brusquement dès lors que Xavier est sortir regarder le ciel et qu’il a constaté qu’il faisait plus ou moins beau. On a alors tout rangé (le créateur de site web, le batteur qui gagne rien...). Tout.
La descente sera complexe. J’ai croisé une dame avec un bonnet en forme de tête de chien ... ou de panda (ou de chien qui ressemble à un panda). Elle s’est mise de côté sur la seule marche que je comptais utiliser...
Encore des gens. C’est pas croyable, la neige ne pourrait pas les décourager, non ? Enfin je pense qu’on sera les seuls à dormir là haut. Il y a des tas de neige volants qui nous arrivent dessus, on dirait des déferlantes énormes ; des vagues de poudre irisée... c’est complètement incroyable ... et gelé. Manue est un peu découragée par cette tourmente je crois. Des nuages énormes s’envolent du Fitz Roy ; ... j’ai l’impression que c’est de la neige. Il y a VRAIMENT beaucoup de vent, parfois. Le sentier est bordé de congères ; il a bien du tomber 30cm ici. Il y a un ras de marrée qui m’arrive dessus.
Chomolangma, la déesse des neiges. Si l’Everest a droit au
nom d’une déesse, le Cerro Chalten pourrait être appelé la déesse des vents.
Elle s’est calmée, maintenant. Elle est toute tranquille dans la pénombre. Les
démons sont partis. La lune nous surveille de son regard de cyclope. On est au
Lago de los Tres. Les tentes sont montées, Xavier et Manue n’étaient pas surs
de rester, finalement nous sommes au complet. Xavier est un peu angoissé par ce
démon caché là derrière, qui pourrait à tout moment se déchainer sur nous...
misérables touristes en quête de belle lumière. On chauffe de la soupe ... aux
pâtes. Je vais chauffer ma purée ; Mathieu et Alex. leurs pâtes...
(D’ailleurs il faut que je leur rappelle que j’ai besoin d’eau pour la purée,
avant qu’ils mettent leurs pâtes dedans ... à moins que j’utilise l’eau de
leurs pâtes, c’est possible aussi.) La lune nous éclaire vraiment, aussi bien
qu’une lanterne. Personnellement je suis assez sereine, même si je trouve ce
lieu vraiment intimidant, il ne fait que m’impressionner... il ne me fait pas
peur, pour l’instant. Tout à l’heure c’était autre chose. Il y avait des
rafales énormes, des tonnes de neige en lévitation qui entraient en collision
avec nous, ... c’était superbe à regarder ; mais très désagréable à
ressentir. Le froid pénétrant, le vent qui entre dans la veste par tous les
orifices.
Je vois mon
ombre à côté d’un caillou... je me demande ce que la lune va faire comme
trajectoire. Ce serait très beau qu’elle passe derrière le Fitz Roy.
Quatre trépieds se reposent paisiblement autour du rocher qui nous abrite... il
y avait un début de mur derrière, empli de poudreuse... on a un peu tassé, et
consolidé le mur (enfin essayé) en délogeant des cailloux enfouis... assez
complexe. Je me suis aussi un peu démoli un doigt, un gros bleu et apparu
instantanément sur la pulpe du majeur quand je l’ai cogné en posant mal un
bloc. Alexandre a réussi à se faire la même chose en un peu plus petit, du côté
de l’ongle. Moi j’ai l’impression d’avoir un caillou dans le doigt, qui palpite
au rythme de mon cœur. C’est curieux. J’avais l’impression d’avoir le doigt
gelé, pendant un moment, maintenant ça ressemble juste à un caillou chaud. Le
Fitz Roy est caché dans un nuage, il n’ose pas se montrer, ... on lui fait peur
peut-être... sinon, le temps est dégagé.
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