11 avril.
// On
était dans une librairie. Ou alors dans un hôtel, et on feuilletait des livres.
Il y en avait un avec des images de montagne magnifiques... et une chute bleue
turquoise avec les bords gelés devant. Les pierres étaient verglacées autour.
Alexandre
m’a dit qu’il avait repéré cet endroit, c’était là où il voulait se rendre.
C’étaient en fait les montagnes d’ici, sous un autre angle, inconnu. Il fallait
absolument y aller .... sauf qu’on avait pas le temps. Et puis là, les chutes
ne seraient pas gelées... il faudrait revenir. En planifiant un autre voyage où
l’on n’ irait pas devant Fitz Roy, c’était complètement différent. On irait
derrière, et à cet endroit superbe aux Torres.
On
allait sortir et profiter du temps qui nous restait, même si on n’avait pas le
temps d’aller là bas. On est allé dans la forêt. Il fallait traverser d’énormes
rivières sur de très fins troncs, des sortes de canyon entre des arbres
énormes. J’essayais de grimper dessus … il fallait s’assurer,
c’était vraiment de l’escalade.
On devait aller payer l’hôtel. On est revenu, on a à nouveau feuilleté un livre… et vu de nouveaux endroits magnifiques. Je devais demander en espagnol où ils étaient. Je demandais aussi confirmation pour des endroits que je connaissais. Le personnel n’était composé que de filles, qui nous donnaient les renseignements.
On devait aller payer l’hôtel. On est revenu, on a à nouveau feuilleté un livre… et vu de nouveaux endroits magnifiques. Je devais demander en espagnol où ils étaient. Je demandais aussi confirmation pour des endroits que je connaissais. Le personnel n’était composé que de filles, qui nous donnaient les renseignements.
On
marchait sur un chemin de randonnée qui grimpait beaucoup dans des blocs
instables et des buissons. Puis à une grande forêt où il fallait grimper dans
un arbre gigantesque. Je n’ai pas réussi. On s’est dit qu’on réessayerai le
lendemain, mais on devait tous partir, une seule personne est restée. Je crois
que c’était un guitariste qui voulait faire un duo avec moi. Il a voulu tenter
l’ascension en solo, mais il s’est planté… je lui ai dit que j’aurai pu rester
pour l’assurer mais il voulait essayer seul. Pas bien grave mais nouvel échec.
Le surlendemain on s’est à nouveau tous réunis, mais sans avoir réussi. En haut
de cet arbre et de son énorme tronc rayé se trouvait une plateforme, très
haute, faite (tissée) avec les branches… sorte de maison d’elfe avec un
escalier en colimaçon. J’ai essayé plusieurs fois de l’atteindre, et à force,
j’avais les mains couvertes de bleus étranges qui se trouaient sans laisser de
sang s’écouler. Je suis allée grimper sur un autre arbre… j’ai lancé une corde
par-dessus une branche pour m’aider, et j’ai commencé à m’élever … mais
j’entendais les branches qui cassaient au fur et à mesure que je montais. Deux
personnes en dessous nous observaient et admiraient ce que l’on faisait. Elles
nous pensaient spécialistes… et ont été déçus quand ils ont su que ce n’était
pas le cas. ‘T’as vu, en fait ils n’ont même pas d’autorisation, ils font
n’importe comment, …’
La
branche où était accrochée ma corde a cassé, j’ai pu sauter sans dommage. Il
fallait retraverser un canyon pour arriver à notre camp de base dans les bois.
En le traversant, et en montant une sente dans une barre rocheuse, on a croisé
des filles avec un livre. Sur la couverture, un nouveau lieu magique. On leur a
demandé où c’était. … Et on est arrivé à la cascade gelée… qui n’était pas
gelée, c’était l’été. Cinq jeunes femmes lavaient du linge en différents
endroits en plein milieu de la rivière.
On leur demandait où étaient tous ces endroits magnifiques leur disant que
nous, on grimpait aux arbres. //
La
discussion hier soir s’est fini tard. Une heure du matin. Entre Alexandre et
Xavier majoritairement. Je suis restée là un bon moment, comme Mathieu. Puis, je suis partie écouter un morceau de musique
sur le ponton. La nuit. La lune éclairait les Torres qui se reflétaient dans le
lac. .. J’ai trouvé ça joli. Même s’il y a toujours une crainte de la pénombre,
qui traine… je m’attendais toujours à voir un puma surgir.
On
s’est réveillés à 6h15 ; 6h45, 7h, 7h15, 7h30 et 8h20. J’ai eu le temps de
rêver un peu entre temps… j’ai fait deux rêves mais ne me souviens pas vraiment
du premier. Le gars de l’agence de location est venu changer la voiture … c’est
bien, on en a une qui a encore une meilleure tête. .. et qui cette fois ci
devrait aller vu qu’il s’est rendu avec jusqu’ici. .. Bon 4x4, un peu plus
grand ; avec une place dans le coffre (…). Mathieu est malade, il pleut,
on ne voit plus rien, je vais aller remplir la casserole d’eau chaude pour
préparer le petit déj. … Hier soir on avait un problème de moucherons qui
plongeaient dans nos assiettes, … et bien là … je peux essayer de compter ceux
qui sont sur les éviers extérieurs, pour voir … c’est vraiment
impressionnant ! Il y a des tas de moucherons. Par exemple sur une bande
d’environ 10 cm sur 2 … il y en a …. 18. Et encore. En certains endroits, ce
sont des amoncellements : ici, 2cm sur 1 : … mmh … 30 environ. Ce qui
fait une quinzaine au centimètre carré, tout ça pris dans l’eau, et en phase de
séchage sous forme de magma de moucherons (berk). Je n’ai toujours pas trouvé
mon bol, il s’est peut être envolé vers des terres inconnues. …
//
On était à Puerto Natales, il pleuvait .. on a décidé d’aller manger dans un
restaurant. On avançait dans les ruelles de pêcheurs. On est entré dans une
bâtisse au haut plafond. Le restau-bar
du camping. On est allé manger, en sortant plusieurs fois voir si les
conditions allaient se dégager, … mais rien ne s’éclaircissait. Finalement je
suis montée sur des filets tendus dans la pièce. J’ai sauté de filets en
filets, posés comme des toiles d’araignées. Pour tenter d’atteindre un mur sur
lequel il me faudrait grimper pour voir le lever de soleil. Tout est devenu
rose au moment ou j’atteignais le haut. //
Il pleut de plus en plus.
Tout est humide, surtout moi. Ca donne très envie d’aller bivouaquer ce soir,
vraiment. Mon pantalon est encore à moitié couvert de micro-organismes pâteux
séchés. J’entends ces saloperies de corbeaux-corneilles-merles-pigeons-moineaux
patagons qui discutent dehors de leur nouvelle stratégie de vol de notre pain
et trouage de tente. (Infernal.)
[ELEND. Les Ténèbres du Dehors. ♪]
13h58, on est dans le
nouveau 4x4 ( !) Pas encore démarré, on croise les doigts … Ah si
voilà ! Ça marche ! Hm. On a mangé sur une table humide du pain
humide dans un abri humide. Mais il s’est arrêté de pleuvoir et les Cuernos
apparaissent.
On
a pas mal erré. …essayé d’aller vers le lago Grey, mais il pleuvait,
toujours, pas d’accalmie. … Les Cuernos se sont un peu dégagés, … puis sont de
nouveau rentrés dans le pâté de soupe de brouillard à couper à la tronçonneuse.
On ne pouvait rien faire. J’hésitais à monter à un mirador … ce qui n’aurait
finalement servi à rien. Les autres n’étaient pas des plus motivés pour cette
escapade humide. On s’est arrêté dans la forêt. Toute cette pluie ne me donnait
pas envie de faire des photos… (plutôt d’aller faire pipi, avec les
ruissellements continus partout). J’ai découvert
que la cendre mouillée était aussi pire
que les micro-organismes vaseux. Elle forme une croute glissante qui
s’enfonce bizarrement.
Nous nous sommes postés
dans la voiture aux pieds de monticules à moitié brûlés, et l'on a attendu. En
faisant n’importe quoi. Alexandre jouait à des jeux vidéos sur son i-phone,
Xavier commentait, Manue faisait répéter les bruits produits pas Alexandre à un
chat à la voix suraigüe qui était dons son i-phone aussi (très drôle) ..
Mathieu s’énervait sur ce même chat, moi qui enregistrais au dictaphone, la
pluie qui reprenait de plus belle à chaque fois qu’on ouvrait une porte.
On a fini par monter sur le
monticule, revenir complètement trempés l’un après l’autre. … Le soir en
apercevant une lueur, on a réussi (je ne sais comment) à se dire que ça allait
être génial, que le soleil allait sortir, que tout deviendrait rouge, rose,
avec des lenticulaires en formation qui apparaitraient au dessus des Cuernos
enveloppés dans une écharpe de brouillard s’effilochant. Jackpot … ! … Et
en fait, il ne s’est pas passé grand-chose. On a quand même réussi à se motiver
pour monter sur la colline… Ce qui est déjà bien! L’ambiance du lieu était
géniale. Les nuages très sombres, quelques trouées qui laissaient filtrer une
lumière pâle jusqu’au lac … mais… il faut les mériter ces foutues images… parce
qu’on en a ch** ! Un vent infernal nous apportait des gouttes par rafales,
il fallait tenir le trépied, les filtres qui se couvraient de gouttes ;
c’était vraiment dur !
Xavier disait qu’il fallait qu’on se console en allant manger dans le
‘resto’ du camping, pour remercier encore le gars qui est toujours aussi sympa.
On est allé manger dans le resto. C’était cher… enfin peut être 20€ par
personne, mais bon…. ! J’ai demandé s’ils pouvaient me faire un plat
végétarien, j’ai eu droit à une méga omelette aux légumes et aux pommes de
terre… c’était très bon. Les autres ont pris un steak et du pollo … on s’est
régalé, quand même, je trouve. Salade, dessert. .. On était tout trempés,
humides, doudounes dans la salle. Mathieu toujours un peu malade, Xavier qui
commence à avoir mal à la gorge. …
On est ensuite
allé dormir. Et réfléchit à ce qu’on ferait demain, si on replierait le camp
avant de partir, ou pas, … on a un nouveau problème avec la voiture :
l’essence. On s’est arrêté à une station service indiquée sur la carte .. et
qui en fait n’existe pas. Les carabineros ont bien rigolé quand on leur a dit
qu’il devait y avoir une station service dans leur bureau. ( !) Les
oiseaux-corbeaux de malheur sont autour de moi … et pourtant je suis dans les
touffes. Incroyable.
Bref, il nous
reste la moitié d’un plein … donc pas énormément. … On a quand même décidé
d’aller nous coucher, de nous lever à 6h30-45, pour décoller à 7h, aller à un
lac qu’on avait repéré et où on voulait aller ce matin … mais de toute façon
il pleuvait et on n’avait pas de voiture.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire