16 avril ...
// J’ai rêvé
que j’étais dans une boulangerie-salon de thé avec Alexandre et un groupe de
stagiaires. Je leur demandais s’ils avaient un régime particulier… deux filles
m’ont répondu qu’elles étaient végétariennes. Et un monsieur qui m’a dit qu’il
était panivore… je lui ai demandé de répéter plusieurs fois, je ne connaissais
pas ce régime … en fait, il ne mangeait que du pain. Différents types, mais que
du pain tout de même. C’était donc assez compliqué, je lui ai dit de faire le
plein temps qu’on était dans une boulangerie, parce qu’en Patagonie on ne
trouverait plus grand-chose. Il en a donc acheté quelques uns … il ne mangeait
vraiment rien d’autre.
La nuit est
tombée. On est tous sorti…. Il y avait une pluie d’étoiles filantes. Je suis
entrée dans une maison à deux étages dominée par une sorte de bonzaï géant, ou
sapin énorme. Je devais préparer les repas. La maison était une auberge. Je
demandais aux gens ce qu’ils voulaient manger et … ils ne voulaient que du pain.On
était à Puerto Natales. Il fallait aller chercher du pain dans le noir.
C’était la
nuit de Noël. Il y avait un énorme poêle, et des chaussettes qui attendaient.
Et si j’allais chercher du pain pour l’autre stagiaire qui ne mangeait que ça,
j’allais louper le réveillon et l’anniversaire d’Husig.//
Je me suis réveillée plusieurs fois cette nuit. De
plus en plus mal à la gorge. J’ai du mal à parler. J’ai pris une aspirine au
milieu de la nuit, puis ce matin… j’ai rarement eu aussi mal à la gorge,
ç’aurait pu se produire à un autre moment … quand j’avale j’ai l’impression
qu’un lame me lacère. C’est désagréable. Je ne sais pas comment je vais manger
ma pizza ce soir. Ma tente commence à être criblée de trous de mulots… un est
entré à mes pieds en grignotant la toile, passant directement dans la poubelle
qu’il a bien rongée… il a aussi grignoté mon paquet de mouchoirs vides (ça ne
sert à rien) et la poignée de ma sacoche photo… il a surement aimé le gout,
sinon je ne vois pas. Il a aussi bien mangé l’emballage de mousse au chocolat
lyophilisée. Pleins de particules pailletées sont éparpillées. Pourtant c’est
métallique, je ne sais pas comment ils font pour avaler ça… Mathieu est parti
chercher son porte filtre. Moi j’ai eu un peu de mal à me lever mais … j’ai
presque fini mon sac. Je ne suis pas dans une forme remarquable mais je … pense
que ça ira. Allez.
Je suis entrain de chercher l’heure… un moustique
vient de me piquer dans l’oreille, c’est très énervant. Dire que Xavier disait
que c’était des moucherons. Il est … 8h26 ! Ca me semble bizarre parce que
... il fait toujours nuit ! Mais bon oui, c’est surement possible, il doit
y avoir une espèce couverture nuageuse.
Je suis entrain de ranger ma tente, Alexandre s’occupe de l’autre. Mon mal de
gorge se calme un peu heureusement. Un peu. Je récupère à nouveau des sachets
de parmesan, sauce, et diverses choses que les mulots ont emporté dans leur
repère secret dans les branchages. Ca commence à bien faire … mais dans un
sens, c’est quand même drôle.
J’ai faim mais je ne sais pas ce que ça va donner si
j’essaye d’avaler quelque chose. Déjà le liquide passe mal… mmh. Bon
j’essayerai quand même parce que sinon j’aurai du mal à arriver. Hier soir on a
parlé avec Alexandre des possibilités de stages ici, et de l’organisation… ça
m’a beaucoup plu.
9h25. On est partis du camp italiano. C’est un peu
dur mais ça va. On a bu du chocolat chaud, cacao énergie, capuccino, mélanges
louches à mon habitude. J’étais la seule à qui il restait un paquet de gâteau
complet. On l’a partagé un peu. On a traversé la passerelle, il fait encore
sombre. J’ai aperçu le démon mécontent là haut, avec son visage cornu et ses
grondements. De l’autre côté le ciel est superbe, nuages sombres sur fond
clair. Clarté douce. On traverse des forêts, un peu moins belles qu’hier mais
toujours dépaysantes. Tout semble monochrome. J’ai très chaud. Dernière journée
dans la nature.
9h52… on entre dans la zone brûlée… enfin presque.
Elle semble nous entourer à une distance respectueuse. Les colosses de bois
sont très beaux. Devant, toute forme de vie a été anéantie, là on l’on marche,
les couleurs sont plus vives que jamais. Il y a du vent, un peu de pluie
parfois. … Le soleil commence à se lever sur les montagnes en face. La lumière
lointaine est très vive. … Premiers arbres brûlés.
Ca y est, nous voilà dans la zone rasée. Il reste un
peu d’herbe au sol en certains endroits… toujours les branches qui se tordent
de douleur, l’écorce arrachée par le feu et sa chaleur insupportable. Très
étrange …. Paradoxalement, le soleil essaye de réchauffer tout se monde mort et
froid. Le vent se déchaine, il nous en veut surement d’oser se présenter ici
après ce que quelqu’un de notre espèce a provoqué. Atmosphère sombre et
impressionnante. Les montagnes sont plâtrées en leurs sommets… quelques touffes
tentent de survivre au milieu de cette forêt noire et déserte… le lac en
dessous étale ses vagues et reflets. Je suis passée en mode automatique :
un pied devant l’autre, un bâton qui s’élève et s’abaisse tous les deux pas.
J’ai connu mieux.
10h18. On a pénétré l’enceinte de la forêt désaturée
remarquée l’année dernière. Elle a aussi subit les ravages des flammes. Les
troncs sont très noirs en bas. L’écorce se détache très facilement. J’ai tiré
dessus … ai eu l’impression d’enlever la peau d’un être vivant. C’est un peu ça
d’ailleurs. Sauf qu’il a été brûlé vif et est maintenant mort. Je relativise un
peu mon état, là. Je me dis que tout ceux qui étaient là dedans ont du beaucoup
plus souffrir que durant nos misérables maladies. Comme moi maintenant. Le
grand arbre à la sortie de la forêt est à moitié ravagé, à moitié vivant. Il
résiste encore… gardien des bois. Tout sent
le brûlé. Comme si l’incendie datait de quelques jours. Les seuls indices
témoignant du contraire sont les touffes d’herbes épars qui émergent en
certains endroits. Mais pas partout. C’est vraiment très sombre. J’ai presque
l’impression de déranger.
10h48 ! Quelque chose nous en veut, c’est
sur ! Les éléments commencent à se déchainer. ‘La confrérie des hobbits
encapuchonnés’. Je ne sais pas pourquoi je pense à cette expression …
confrérie… j’aime bien ce mot. Au dessus de nous, à la verticale, une montagne
dont le somment est totalement couvert de givre, blanc comme si un ovni
glacière avait atterri au sommet, avec des pointes et des formes géométriques,
rectangles… en tout cas le sommet est vraiment blanc. Blanc.
La tempête est arrivée
alors qu’on errait encore dans les bois brulés. Même sous la pluie, une odeur
de fumée persiste, comme si l’on était toujours dans l’incendie. On s’est
arrêté au bord d’un lac sombre (dont je n’avais pas souvenir) duquel s’élevaient
des tourbillons flottants. Impressionnant. Les rafales se sont multipliées, de
plus en plus violentes ; la pluie a commencé à nous encercler,
discrètement (vicieusement). Et on s’est retrouvé dedans. La tourmente
patagonienne. Celle qu’on aime tant. Alexandre et Mathieu ont tenté (à
plusieurs reprises) de mettre leurs capes de hobbits humides. Elles se
gonflaient comme des parapentes croisés avec des épouvantails. Une sorte de
ballon claquant au vent dans le tumulte des éléments. J’ai été prise d’un fou rire
en regardant Alex se débattre suite à l’enfilement de sa cape à l’envers dans
divers sens, puis s’être rendu compte qu’il manquait le couvre sac, puis que le
tissu se soulevait par la bosse arrière, tout ça avec des rafales qui la
gonflaient et vidaient alternativement de façon assez violente... alors que
Mathieu de son côté, se rendait compte qu’il avait oublié de mettre son sac. Il
a du recommencer aussi. On s’est enfin remis en route au milieu des nuages de
pluie cinglante mixée à l’eau du lac qui remonte ; dans les bourrasques
qui nous chassent et nous retiennent selon l’instant.
On a marché comme ça
jusqu’à 12h05. Arrivée au refuge. C’est fou. A la fin, un arc en ciel intense
s’est déployé au dessus du lac turquoise. L’entrée de l’hôtel était froide et
humide. Moins que nous. Une demi-heure à attendre en se posant sur un banc et
évitant de bouger pour ne pas répandre l’humidité à toutes les parties de notre
corps.
Maintenant, on est entré dans le catamaran qui fait navette entre les deux bouts du lac Pehoe. ... Il y a un curieux décalage entre la météo (merdeuse) et l’intérieur du bateau. Assez classe. On a pu payer en €uros... ouf ! Sauf que, évidemment... c’est 12 000$ au lieu de 9 000. Quelle joie... 20€/ personne. Vouaaiiiis. (...). Je rêve d’une pizza que je ne sais pas si je serai capable d’avaler. On est entré dans un mini bus (au pif) et attendu un certain temps qu’il démarre alors que le véhicule oscillait à chaque rafale. On est en route. VOILA.
Maintenant, on est entré dans le catamaran qui fait navette entre les deux bouts du lac Pehoe. ... Il y a un curieux décalage entre la météo (merdeuse) et l’intérieur du bateau. Assez classe. On a pu payer en €uros... ouf ! Sauf que, évidemment... c’est 12 000$ au lieu de 9 000. Quelle joie... 20€/ personne. Vouaaiiiis. (...). Je rêve d’une pizza que je ne sais pas si je serai capable d’avaler. On est entré dans un mini bus (au pif) et attendu un certain temps qu’il démarre alors que le véhicule oscillait à chaque rafale. On est en route. VOILA.
J’ai somnolé jusqu’à Cerro Castillo, le nez dans ma polaire humide roulée en boule contre la vitre mouillée ; et couverte de la méga doudoune d’Alexandre. Ca a bien secoué, un moment un Cuernos est apparu encadré de ses deux disciples tourelles sombres. A travers la vitre boueuse. ... Au café, je me suis extirpée du bus pour plonger dans la salle un peu chauffée afin d’avaler un sandwich aux œufs et d’un beignet à la confiture (ou il faut rajouter la confiture). C’était bon. Mon état stagne. Le chauffeur a failli repartir sans Mathieu et moi, puis sans Mathieu tout seul. On a enfin été au complet. Rigolade sur un dirigement de poussin à réacteurs et des photos déformantes.... A l’arrivée, on est lâché près de l’église blanche ... et on se perd dans la foulée. Hostel Mirodon (je crois) on essaye de rentrer, on y arrive pas, on fait demi-tour, une petite dame vient nous ouvrir. 10 000$ par personne avec desayuno. Bien.
On a retrouvé nos affaires, enlevé nos chaussures (‘’Ca c’est de l’odeur ! Presque solide ! C’est là que naissent les nouvelles senteurs du sanctuaire olfactif des ténèbres’’ (etc)) Hahaa. Douche. On va aller manger des pizzas... je suis HS.
C’est fait. A La Mesita Grande, où on était à
l’arrivée. Le serveur a posé son petit numéro virevoltant au bout d’un fil de
fer sur une grande table ou tout le monde mange. Calzone al choclo pour moi.
J’ai eu les yeux plus gros que le ventre je crois, ou que la gorge plutôt...
Quoique, le mal se répand. Salade et tiramisu aussi (festin). Sauf que j’ai des
frissons à chaque courant d’air ou contact avec un objet froid (genre le verre
de jus de frambuesa). Aha(rg). Ce serait bien un peu d’adrénaline pour faire
remonter d’un pourcentage quelconque ma forme physique. (Un PEU, hein, juste un
peu.) Un beu d’adrédalide. Mmh. Za gomence à bien vaire. Gnéé. Bon. Ze vais be
goucher je grois. Hum. J’ai le visage en feu. J’attends que la sauvegarde de
mes photos sur le disque dur soit faite et voilà. Dodo.
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