mardi 3 juillet 2012


7 avril.


            8h15. On est (déjà) dans le bus. Après s’être couchés à 1h, on s’est logiquement levé à 6. Enfin 6h09. Ou 15. Ou 30. En réveillant trois autres personnes qui ont eu la malchance d’être logées avec nous (mais bon, il y en a deux qui sont arrivées au milieu de la nuit).
            Je crois que je n’ai pas rêvé. C’est fou. Je ne me souviens de rien, même pas d’avoir entendu les deux inconnus débarquer… On a pris un petit déj de lait concentré caramélisé tartiné dans des mini pains ronds ; de jus d’orange méconnu au goût de mucomist (moins bon, en fait) et de lait aux céréales que j’ai voulu donner à gouter à la table ; avant d’aller tagger les poteaux de la salle commune. Gribouillage de silhouette de Fitz Roy et quatre sites internet en plus. On a ramené les draps au bureau. Euh non. Aux torres. Ou alors les bureaux au torres. Tout se mélange. Les draps à l’accueil, c’est peut être mieux. On est arrivé à la gare avant le bus. (Mais après les chiens.)
            Je suis fin prête … à me rendormir. Un relent de chaussettes en putréfaction volette de ci de là. 
 
            8h38. C’est parti ! Le bus dépasse des maisons pointues triangulaires avant de se frayer un chemin sinueux à travers les rues perpendiculaires de la ville. Dehors, les montagnes blanches ont viré au rose sous des nuages colorés. Magique. Depuis la vitre sale (comme d’habitude). Alexandre fait des enregistrements abstraits (digne des registres de plaintes les plus … mh.. Complets ?) Monts d’or sous les nuées sombres. Un lenticulaire vaporeux serpente au dessus de l’œil circulaire de la pleine lune. Qui nous darde de son regard de cyclope.

            8h47 : poste de douane de Calafate. Début de la pampa touffue et aride. Des cailloux trainent au milieu du néant ; probablement posés là par des géants des temps oubliés. Le lac se teinte de turquoise. Je vais peut être essayer de dormir, en évitant d’écraser Mathieu sur le siège de derrière.

            9h08. Aucun réseau. (Le retour.) On a fini le livre d’Alex ‘’Une forme de vie’’.

            10h24. Une main féminine aux longs ongles bleu pailleté vient d’émerger sur le siège de devant. On roule dans la pampa le long de flaques, d’herbes ocre et de buissons noirs. Des motos nous ont dépassés. Un oiseau gris en bas. Le ciel est beau, une infinité de couches de nuages gris-jaune. Quelques fuyards sur le dessous (ou sous le dessus). Bon. Je suis toujours bien KO. Alexandre reprend parfois le monologue de plaintes destiné au dictaphone. Interminable. (Mais bon.) J’ai l’impression d’être dans un train, le bruit est similaire.

            On vient de passer un monument : un triangle blanc entouré de bouteilles plastique… j’aimerai qu’on m’explique ! Une micro-ville aussi, avec un méga paratonnerre. Et des lampadaires. Allumeur de réverbères (cette expression revient de loin)… 10h34. Si je n’écrivais pas, je n’aurai plus aucune notion du temps.

            Les Torres sont apparues au loin. Ca fait un moment qu’il y a des petites choses blanches dans les champs, cachées par des mottes herbeuses. Je viens seulement de réaliser que ce sont des résidus de neige.

            12h25 : On s’est arrêté dans une ville inconnue : Rio Turbio. Il y a de la neige, des maisons de tôle. Des arbres verts avec des touffes fluo et un peu de lichen pendant. Et une douane. Et des télésièges ?!
            12h52. On a fait tamponner nos passeports pour la sortie d’Argentine. Dehors, des enfants font de la luge et des batailles de boules de neige mouillée en t-shirt devant une forêt de nothofagus roussis. La douane est un bâtiment crème, avec les 50 premiers centimètres peints en rouge vif. Cinq arbres bien sages alignés devant. Un toit de tôle ondulée verte duquel dégouline une soupe froide enneigée. … C’est vraiment étrange ! J’ai l’impression d’un énorme décalage entre les divers éléments. Et qu’on nous a posé là, dans ce lieu insensé. Ce paysage hivernal duquel des bonzaïs géants  multicolores et des buissons émergent. …
            PUERTO NATALES 24 !! (On est repartis.)





8 avril.

            Pâques.
            // J’étais dans un village perdu entre deux falaises. Très hautes. Avec une équipe, on devait passer derrière une montagne énorme. Mais le guide qui était avec nous nous a dit qu’on n’y arriverait pas. On a tout de même essayé de partir... mais au bout d’un moment on s’est dit que de toute façon il savait dès le départ qu’on n’y arriverait pas et que ce n’était pas la peine. Devant cette montagne il y avait une sorte de ville encaissée, avec plein de choses, des restaurants, et un étrange parc d’attractions.
On devait aller sortir de l’argent pour se payer à manger ; et regarder les montagnes, et essayer de passer à un endroit sur un chemin... on y arrivait pas, donc on revenait... et on sortait de l’argent pour pouvoir manger et louer du matériel. On repartait mais ... ça ne servait à rien ; donc on descendait et on revenait en ville.
Un télésiège menait à une grande roue. On l’a pris, il fallait de nouveau payer, on n’avait plus assez pour prendre les montagnes russes. Donc on a ressorti de l’argent, pour les prendre... ça tournait dans tous les sens, il y a un endroit où on passait à l’envers devant les montagnes. On est redescendus et on a trinqué à notre échec sur la terrasse d’un resto ... en ressortant de l’argent. //
Alors si je ne suis pas obnubilée par ces problèmes d’argent, je ne sais pas ce que ça veut dire... ! Ahem !

            7h10. C’est l’heure des chiens. ... Je viens d’en croiser trois qui se promenaient. Donc hier après avoir fini de prendre ce fichu bus, une dame nous a accueilli a sa sortie pour nous amener à son auberge ... On a entassé tous les sacs et affaires dans sa voiture et... y’avait plus de place pour nous ! Donc on est juste allées Manue et moi, on a déchargé tout les sacs avant de retourner chercher les autres où on les avait laissés. Après on était tous serrés comme des sardines à l’arrière de la voiture. C’était drôle ; on aurait du faire deux étages. (Je suis entrain de chercher de l’argent.)

            On s’est retrouvé dans une sorte d’auberge aux couvre-lits multicolores avec une chambre double et une chambre triple. On a ensuite passé l’après midi à faire des courses, trouver ce qu’on voulait. Optimiser... on se retrouve de nouveau avec huit jours d’autonomie alimentaire, avec le gorilla, l’ordinateur, le chargeur de batteries ... ça devient vraiment dur. Mais ... mince je me suis plantée de rue.







            On est aussi allé manger des pizzas, à 4h. Puis on est revenus et ... c’est incroyable le nombre de personnes qui mangeaient des pizzas à 16h. Ensuite on a ... je sens que je vais me perdre. Donc. On a pu revenir à l’auberge, qui est tout près du centre cette fois (pratique). On a préparé nos sacs, je suis retournée acheter ce qu’il manquait après avoir testé le jus de mangue concentré et le jus d’orange ... qui était dégoutant. Hum. 

On est retourné manger ... sans faire exprès dans sans doutes un des restos les plus classes de Puerto Natales (j’ai l’impression que là je vais passer devant d’ailleurs). Bons sang mais ... je vais finir par retourner à l’auberge, tant pis... le distributeur qui disparait .... ! Ca commence à me stresser cette histoire. (On doit prendre un bus avant 8h.) 




             Bref. Dans le restaurant, j’ai enfin osé demander deux accompagnements, sans viande et sans poisson. C’était bon (légumes grillés et gratin de pommes de terres). Les desserts par contre étaient un peu ... abstraits. Et les frites aussi, ils ont réussi à louper les frites ! Incroyable j’ai trouvé la banque !!! Je viens de croiser une personne qui doit me trouver vraiment bizarre, à parler toute seule en courant (!). (Il s’avéra plus tard que le promeneur solitaire était Xavier. Hem.) Ah tiens d’ailleurs on est passé par cette banque hier, et Alexandre semblait vouloir rentrer en défonçant la porte plutôt qu’en empruntant celle qui était déjà ouverte. C’était assez drôle. On a retrouvé l’auberge assez facilement ; on s’en est sortis ........... 40 000$ alleeeeeeeeeeeeeeeez (le dictaphone, contrairement au carnet, laisse franchement la possibilité de faire plusieurs choses en même temps ... d'où ce passage abstrait. Ne vous inquiétez pas, je ne deviens pas plus folle que d'habitude). Voilà. Bref. On a expédié difficilement la fin de préparation de nos sacs (ou presque). On s’est couché à midi et demi, pour se lever à 6h...  Après j’ai fait ce rêve étrange.


            7h51. Départ le plus précipité qu’on ait jamais fait. Déjà les autres c’était n’imp ; mais là, on bat des records ! La dame de l’auberge nous avait dit 7h30-8h… Le bus est arrivé à 7h25. J’étais entrain de manger un bol de chocapics. Il restait à finir de manger, mettre les sacs dans le local de l’auberge, faire la vaisselle, récupérer les fromages dans le frigo, laver la table. … J’avais marché sur un truc humide et gluant un peu plus tôt, et mis une chaussette sur le radiateur. Elle y est toujours. Ainsi que la cuillère d’Alexandre dans le bol de chocapics. Le chauffeur est vite devenu fou, a commencé à klaxonner et nous insulter, je suis entrée en catastrophe avec tente, bâtons, portefeuille, semelles, sachet de confiture entamé, sandwichs et guêtres à la main ; Alex avec le pain, fromage, et un autre bordel pas possible, Mathieu avec la moitié des affaires qu’il devait laisser… du coup on ne sait pas comment on va faire avec le poids des sacs. Je suis hyper tendue, j’ai peur d’avoir oublié quelque chose d’important à l’auberge (plus important que la chaussette, le couvercle de la thermos et la cuillère d’Alex). .. Je vais essayer de me calmer. Il faut.

            8h. On sort de la ville. On est passé devant la statue de 4m d’un croisement entre un lama à longue queue et un ours polaire. Alex m’a dit avec raison que mon état s’assimile à un mélange d’énervement et de fatigue, et que ça va se tasser tout seul (en quelques heures). C’est beau dehors. Je sens bien que le soleil va passer sous les nuages et tout colorer en rouge. Ca me plait déjà, la pampa-forêt de bonzaïs, les arbres aux squelettes blanchis, les nuages sombres texturés sur le dessous au dessus de montagnes (collines) enneigées. J’imagine comment prendre une photo. Mais je suis totalement anéantie. Rien qu’à imaginer l’énergie que ça me prendrait d’essayer, j’ai lâché ma tête dodelinante contre la vitre embuée. C’est nul. Courage bon sang. Volonté ! Alleeeeez.
            Je viens de me souvenir que j’ai acheté du jambon. Je culpabilise. Encore plus qu’hier dans le magasin en cherchant la dose le plus élevée de protéines. C’est une vie que j’ai arrêtée… Pas toute seule, mais j’ai participé à un assassinat. Même si c’est un animal, un autre que nous ; il a aussi une pensée, un ressenti. Je ne vois pas ce qui nous donne le droit de lui ôter à titre gratuit comme ça. Encore moins dans les conditions que j’imagine. Mon état d’esprit (qui atteint le physique, là) déculple mes états d’âme.

            Il est 8h30. Aucun réseau. Des chevaux et des vaches broutent (et ruminent) entre les nothofagus. Le ciel se teinte. Mon doigt suinte de temps en temps, mais il progresse, il n’a rien tâché aujourd’hui (on ne peut pas en dire autant de la confiture). Il commence à ressembler à une ampoule géante. Reste plus qu’à l’allumer. Ca me donnerait peut être des idées. (Gné.)
            8h34, on longe un lac. La lune me surveille toujours de son œil luisant à travers la vitre. Le paysage est vraiment devenu fou. Les formes incroyables des Cuernos / Torres à travers des rideaux de nuages orangés, sous un ciel sombre et menaçant. ‘’Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle…’’ J’ai enfin réussi à ne pas résister à l’envie de faire une photo. Le pola me manque, beaucoup.
            8h49… on est arrêtés à une cafétéria. … 10 min. Toute cette tension alors qu’il avait le t(emps de s’arrêter 10min ! (Saloperie de chauffeur!) (Je ne contrôle pas exactement ce que j’écris.... Déjà assez dur de maitriser les mots que je dis.)
            9h03. C’est reparti. Il faut que je mette mes semelles. J’ai peur d’être en retard si je ne le fais pas de suite. Dans un autre sens, j’ai juste envie de dormir. Épuisée. On cherche des solutions avec Manue pour le sac de Mathieu, pour qu’ils passent le ramener ; horaires de bus ….. ;… On n’en trouve pas.
            (Apparemment je ne contrôle pas non plus j’écris. La PAGE. Mmh. ... oui évidemment, là, sur internet, ça ne se voit pas trop, que je l'ai sautée.)









            9h26. Apparition fantasmagorique des Cuernos. Tarée. Géniale. Je suis toujours pas en forme mais ça ne peut que m’aider, là.












            ARRÊTEZ CE BUS !!! Xav, Alex et Manue parlent de location de voiture ; Xavier vient de dire d’un calme inquiétant qu’il est hors de lui. Ah voilà. 9h41. On est coincé derrière des collines. Devant des troupes de lamas indisciplinés. On voit plus rien Ca vaut mieux …
            AAAAAAARG Ca vient de réapparaitre. On va vers l’hôtel Torres. La piste secoue (beaucoup). 9h43. (Bring them to light, Sing for me, SOS, raison d’être, Long Lost to Where no Pathway Goes… tout ça dans la tête en meme temps. Implosion imminente.)


             Bon sang de bordel de flûte!!! Y’a les Torres qui émergent du brouillard juste devant. Une colline énorme à gauche. Un cadavre de lama. Un vivant. Au milieu d’innombrables touffes échelonnées entre l’ocre et le vert pomme sombre (ça n’existe pas). 9h48. Lac VERT. On a du se tromper de monde, encore. La piste longe des poteaux rouges et blancs à flanc de monticule aux touffes fanées. Il faut que je change de côté ( !).
            10h16. Le flot de touristes. Mougeons. Igniiii. Mvoui. Envie d’assassiner le chauffeur.. On a payé l’entrée du parc, un gars (Marco) a expliqué plein de choses en espagnol, beaucoup moins en anglais. J’ai essayé de traduire. Mais il a parlé longtemps, pas simple de tout retenir. On est sorti devant les montagnes verticales et la lumière un peu désultimisée. Panneau 6,5km Lago Sarmiento 2h. J’ai retrouvé une italienne du Condor de los Andes. Les autres ont retrouvé des gens qui trainaient au lago de Los Tres (L’os tresse, selon le correcteur automatique du téléphone d'Alexandre). On tourne en rond.

             Le bus a redémarré dans les collines moutonnées et lamateuses. Virages en tête d’épingle. Je propose qu’on attache le chauffeur avec des pièges à mulots, qu’on le bâillonne et qu’on le laisse moisir dans une touffe épineuse, ou qu’on le serve en pâture aux lamas, qu’on s’empare du bus et qu’on fonce au lac vert aux reflets lumineux.


            On est dans le bus. Xavier, Alexandre et Manue parlent de louer une voiture, pour faire une partie devant... C’est vrai que c’est vraiment génial, mais je crois que je préfère l’idée du trek, pour être immergée dans une ambiance plus ... sauvage. Même si fatalement il y aura sans doutes des touristes ... et puis de toute façon, je n’ai pas du tout les moyens de louer une voiture je pense, même avec eux, ce sera à diviser en 5... ça ne va pas être possible. Je vais donc peut être me retrouver seule sur le trek, avec tous les autres qui seront en voiture de l’autre côté...... Et moi qui comme une abrutie ai acheté de chocolats de Pâques pour tout le monde ... hein..
            J’ai toujours autant envie d’étrangler le chauffeur.




            On est au Lago Pehoe ! C’est clairement le vent le plus fort que j’ai jamais eu dehors ! C’est assez incroyable, le lac est complètement bleu, on dirait un océan, avec de vagues énormes. Alexandre a perdu son trépied... on ne sait pas si quelqu’un lui a pris, ou si c’est simplement le vent qui l’a embarqué. Je ne tiens pas vraiment debout, c’est fou ! Je suis entrain de chercher si le vent ne l’aurait pas emporté dans des buissons-arbres-touffes...
            Bon il y a eu différentes périodes dans cette journée ... ça a commencé assez mal. Quand on est descendus du bas on a pris une navette pour aller au camping Pehoe. C’est super, ça coute aussi cher que l’hôtel, mais en fait c’est même mieux ! On doit planter la tente, mais dans des abris, avec une table par emplacement (énorme), une vue géniale, à côté du lac turquoise. C’est vraiment fantastique. ... Par contre Manue et Xavier pensaient toujours louer une voiture, ça me stressait pas mal... de toute façon je n’ai pas les moyens, donc c’était hors de question pour moi... Mais Xavier m’a proposé que je ne paye rien vu qu’ils vont sans doute la louer de toute façon. Ca me tente un peu plus, mais j’ai aussi envie de m’imprégner les lieux... peut être que s’ils ne font que 2 jours comme ça, ça commencera réellement à m’intéresser. C’est quand même un endroit gigantesque et magique... et puis j’aime bien être avec eux... vraiment. On est tous un peu différent, mais c’est quand même une bonne équipe je trouve. En matière de photos, on a tenté des essais avec l’eau qui nous arrivait dessus (elle est froide), puis Alex a essayer me prendre avec les cheveux qui bougent dans tous les sens ... le vent a vraiment une force folle, peut être 80km/h en continu... là je suis à l’abris d’une colline et il y a encore de l’eau qui m’arrive dessus. Le trépied d’Alexandre reste un mystère. Il l’avait posé en haut d’une colline, les pattes bien écartées, alors qu’on était juste en contrebas ... avec ces rafales, je pense qu’il aurait pu s’envoler quand même mais on a cherché partout autour, mais à moins d’avoir plongé dans le lac (et le vent ne va pas dans le bon sens), je ne vois vraiment pas où il a pu passer. J’ai averti l’homme du camping, il a contacté par radio les groupes qui s’étaient baladés qui vont contacter les autres ... enfin bon, on va chercher. Enfin bon là ça s’était un peu apaisé dans ma tête, mais cette histoire de trépied me turlupine quand même. 




J’ai pris l’habitude de parler toute seule. C’était il y a très longtemps ... j’ai l’impression que ça prend son sens ici. Je ne sais pas pourquoi.
            On n’a pas retrouvé le trépied d’Alexandre, quelqu’un l’a manifestement volé... J’ai essayé d’en bricoler un avec des bâtons avec l’aide de Xavier, en partie avec la ‘planche’ du steadi-cam de Mathieu. Finalement on s’en est pas servi ... ça ne tient pas au vent ... ! J’ai tenté des poses longues avec, mais à part la première en horizontal, tout est flou. Le soleil est entrain de se coucher (19h), toujours autant de vent. J’ai pris une pierre dans ma main et elle s’est envolée. J’ai eu peur de laisser l’appareil sur le trépied, même à l’abri d’une micro falaise qui se délite, dans une sorte d’éboulis ...
            Des oiseaux ont mangé notre pain... enfin l’ont bien entamé. C’est assez complexe, parce qu’entre les mulots et les oiseaux, on ne sait pas trop comment faire. Il y a des lenticulaires partout. Malheureusement les Cuernos ne sont pas éclairés, cachés derrière un nuage noir. La couleur du lac et la forme des montagnes restent complètement folles..... le bleu digne du Lago de Los Tres ou d’une plage tropicale. Les monts déchiquetés qui sortent d’on ne sait-où. 

            On a aussi convenu du programme de la semaine avec Xavier et Manue : demain, tentative de location de voiture à Puerto Natales, on ne sait pas exactement qui va aller la chercher encore. Lundi de Pâques, je ne sait pas trop mais je croise les doigts pour que les agences de location soient ouvertes... ! D’ailleurs je vais sortir mes chocolats ce soir... ça nous aurait plus fait plaisir en rando, mais malgré tout, c’est aujourd’hui, Pâques ! On louera cette voiture pour demain soir, mardi et mercredi ; jeudi nous irions ensemble au mirador Torre en dormant au campamento chileno le mercredi soir. Ensuite Alexandre, Mathieu et moi irions dans la même journée au refuge Cuernos (ce qui fait une sacrée étape pour une journée). Après on pourra se reposer, rester une journée par là bas, de même au camp Italiano, puis Lago Pehoe, bateau ‘catamaran’ pour rejoindre le bus qui nous ramènerait à Puerto Natales. Où on dormirait. Avant de prendre notre ultime bus.
           
En tous cas, ce matin, on est vraiment devenu cinglé, dans le bus. Envie d’assassiner le chauffeur, de faire demi-tour, de lui demander de nous laisser là, de lui taper dessus ... ça nous aurait défoulé de lui faire quelque chose ! Après qu’il nous ait engueulé, insulté ce matin... Heureusement qu’il y a cet endroit pour nous calmer un peu, même s’il y a le trépied d’Alex qui est un nouveau point négatif. Il y en a quand même un certain nombre, de ces points noirs.




            Je refuse de tomber dans une touffe ! Bordel ! Et pourtant c’est ce que je suis entrain de faire.
                   ............. Je me suis étalée dans des touffes piquantes… c’était … assez désagréable. Le vent m’a renversée, les mains les premières (heureusement), et maintenant, il y a des trous dedans. Et il y a aussi pleins d’épines dans mon pantalon et ça PIQUE ! Cette sensation de douleur épineuse dure longtemps, en plus.
J’ai prêté mon trépied à Alexandre, et il me l’a rendu alors que la lumière devenait vraiment bien… je l’ai posé dans un chemin entre les touffes et puis … plus de batterie. Le temps que je retrouve ma sacoche laissée entre des monticules d’épines touffues, il n’y avait plus de lumière. Bon. Avant, je me suis fait arroser de façon incroyable par le vent qui ramenait les vagues très loin dans les airs. Enfin bon, demain je vais peut être enfin réussir à m’en sortir !


            On a fait nos pâtes. Alexandre a eu le même problème de batterie que moi … je crois qu’on est deux catastrophes ambulantes. On est donc allé manger, vers 19h40… Xavier pensait qu’il était 20h40, une heure de décalage avec son téléphone qui se met automatiquement à … la mauvaise heure. Les oiseaux ont enfin laissé tranquille notre pain (après en avoir mangé un, ce qui est déjà pas mal, sachant que le pain est aussi gros que l’oiseau).
             J’ai sorti mes chocolats de pâques… qui ont apparu plut à tout le monde, je crois que c’était une bonne idée d’avoir un dessert, pour une soirée … ! J’aurai préféré que ce soit en rando, ça nous aurait plus remonté ! Mais c’était quand même bien. Le chocolat fondu dans le thé, c’est excellent. J’ai appris ça aujourd’hui. Les œufs par contre ont un truc rose à l’intérieur… je ne m’y attendais pas ! Mais là le centre s’assimile à une sorte de bonbon caramélisé liquéfié collant étrange ; c’est légèrement décevant. En revanche ce qui vient de la boutique - chocolaterie d’El Chalten est délicieux.
              On s’est aussi rendu compte qu’une équipe de la BBC est dans le même camping, avec deux grandes tentes et plein de petites. Ils font un documentaire sur les pumas … j’ai été invitée à boire un café avec eux, par ceux qui faisait la vaisselle. Ce serait génial !
Sinon. Demain, on tentera donc de louer une voiture, à Puerto Natales, avec Xavier et Manue. … en espérant qu’il y ait une agence de location, une voiture, de l’essence, et qu’on puisse revenir.
Je vais aller dormir.


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