Jour d'encore après.
//On était dans une immense
prairie ocre, vallonnée, emplie d’herbes hautes et poussiéreuses qu’un vent
incessant balayait. J’étais sur le sommet d’une des proéminences beige avec
Alexandre et un groupe de stagiaires. Deux 4x4 étaient garés plus loin. Un
blanc tacheté et un gris sombre. Autour, rien. Des monticules à l’infini..
On discutait de ce qu’on allait faire. Je me suis retournée. A quelque dizaines de mètres, d’un côté, une barrière bordait une falaise au dessus d’un océan bleu nuit. Alex s’est retourné aussi, a cogné je ne sais quoi et son polarisant est tombé dans un interstice du sol, entre trois pierres. J’ai fouillé un peu... rien. De la tôle blanche. On était sur le toit d’un immense hangar camouflé. On est parti chercher à l’intérieur. Derrière une protubérance herbeuse se cachait une énorme porte. Une des stagiaires avait la clé. Le groupe est entré.
Le bâtiment était obscur, des rayons de lumière filtraient par une unique fenêtre au plafond, très haut. Trente mètres, peut être. A droite, des empilements d’immenses plaques de plâtre, titanesques. En partie fendues et écroulées. On n’était que dans une moitié de bâtiment. J’étais persuadée que c’était la bonne, mais la fille qui avait la clé disait que non. On a passé une porte dans un mur noir, et on s’est retrouvé dans une autre salle. Le même empilement de plaques instables en ruine, presque plus de lumière. Encore une salle. Autre agencement mais toujours les mêmes éléments. Aucune forme de vie, juste nous. La gardienne de la clé a commencé à fureter, alors que je traversais une énième porte et une énième salle. Une lumière se reflétait sur un élément du sol. Le filtre. Je crois qu’un peu plus loin sous les gravats plâtrés, il y avait le micro. On avait peu de temps. Pas le droit d’être là. Il faut sortir (avant qu’on nous demande de payer l’entrée).
On passe dans l’autre sens dans tous les lieux sombres d’entassement de plaques louches ; pour retrouver la lumière du jour. Le soleil sort des nuages pour nous réchauffer en récompense de notre épopée fructueuse. Les portes titanesques se sont fermées derrière nous.
On a pris les 4x4. C’est le crépuscule. Le ciel dégage une douceur grisâtre, assez beau. On est arrivé à un petit assemblage de maisonnettes de pêcheur, dont une auberge sans doute. Au bord de l’eau. Une sorte de port, ponton. Aucun bateau. Le clapotement des vagues qui se brisent sur les poutrelles. Autour, des montagnes très sombres, érodées. Des lumières vacillantes et incertaines s’allument derrière les vitres. Il commence à pleuvoir, mais je vois les étoiles. Je marche sur les planches de bois. Seule. //
On discutait de ce qu’on allait faire. Je me suis retournée. A quelque dizaines de mètres, d’un côté, une barrière bordait une falaise au dessus d’un océan bleu nuit. Alex s’est retourné aussi, a cogné je ne sais quoi et son polarisant est tombé dans un interstice du sol, entre trois pierres. J’ai fouillé un peu... rien. De la tôle blanche. On était sur le toit d’un immense hangar camouflé. On est parti chercher à l’intérieur. Derrière une protubérance herbeuse se cachait une énorme porte. Une des stagiaires avait la clé. Le groupe est entré.
Le bâtiment était obscur, des rayons de lumière filtraient par une unique fenêtre au plafond, très haut. Trente mètres, peut être. A droite, des empilements d’immenses plaques de plâtre, titanesques. En partie fendues et écroulées. On n’était que dans une moitié de bâtiment. J’étais persuadée que c’était la bonne, mais la fille qui avait la clé disait que non. On a passé une porte dans un mur noir, et on s’est retrouvé dans une autre salle. Le même empilement de plaques instables en ruine, presque plus de lumière. Encore une salle. Autre agencement mais toujours les mêmes éléments. Aucune forme de vie, juste nous. La gardienne de la clé a commencé à fureter, alors que je traversais une énième porte et une énième salle. Une lumière se reflétait sur un élément du sol. Le filtre. Je crois qu’un peu plus loin sous les gravats plâtrés, il y avait le micro. On avait peu de temps. Pas le droit d’être là. Il faut sortir (avant qu’on nous demande de payer l’entrée).
On passe dans l’autre sens dans tous les lieux sombres d’entassement de plaques louches ; pour retrouver la lumière du jour. Le soleil sort des nuages pour nous réchauffer en récompense de notre épopée fructueuse. Les portes titanesques se sont fermées derrière nous.
On a pris les 4x4. C’est le crépuscule. Le ciel dégage une douceur grisâtre, assez beau. On est arrivé à un petit assemblage de maisonnettes de pêcheur, dont une auberge sans doute. Au bord de l’eau. Une sorte de port, ponton. Aucun bateau. Le clapotement des vagues qui se brisent sur les poutrelles. Autour, des montagnes très sombres, érodées. Des lumières vacillantes et incertaines s’allument derrière les vitres. Il commence à pleuvoir, mais je vois les étoiles. Je marche sur les planches de bois. Seule. //
Il pleut. On est allé
manger dans le refuge, on a failli ne pas réussir. Nouveau problème. La carte
de crédit d’Alexandre n’est pas passée hier soir. Mes chaussettes ont séché
devant le poêle. Il sera surement bientôt midi. Accalmie. On va essayer de
décamper. La limite pluie-neige descend.
12h44. On a quitté
le refuge Cuernos (très tard) après voir trainé un moment jusqu’à ce qu’il
s’arrête de pleuvoir… ensuite il a commencé à neiger. On a réussi à remballer
notre fouillis inextricable. Une nouvelle chose inexpliquée dégoulinait dans la
tente quand on a voulu la plier. Mhh… il y avait aussi deux flaques. Il faut
absolument que je trouve un moyen de la réimperméabiliser parce qu’entre les
trous, les flaques, et le sable dégoulinant dégouttant, ….c’est vraiment pas
très ragoutant.
On est parti
depuis un petit moment. Le vent se lève de temps en temps … latent… j’en ai
marre des rimes en ‘an’ … va-t-en … éléphant… bon, bref ! On évolue dans
les forêts de bonzaï (toujours) au bord du lac. C’est magnifique ; s’il y
avait une déesse que je devais vénérer, ce serait la Nature. Qui s’incarnerait
symboliquement dans un arbre comme ceux-ci je pense. Les forêts sont composées
d’amas de buissons, avec des arbres énormes de temps à autre.
Avec Alexandre, on
cherche la cascade qu’il avait photographié l’année dernière … on n’arrive pas
à se mettre d’accord là-dessus. Les teintes sont beaucoup moins rouges, c’est
triste. Mathieu a toujours un peu mal au genou je crois mais ça semble aller.
On vient de poser pieds sur la petite plage de galets sombres et d’autres
pierres. .. des pierres claires, crème, tachetées… et les noires. On va vers …
le bazar tempétueux habituel. Un arbre géant surmontant un enchevêtrement
incroyable de racines se dresse devant.
Je ne sais plus
trop quelle heure il est. On est entrain de monter dans un dédale de racines
qui sortent de la terre de façon assez incongrue, et qui se mettent
spontanément de telle sorte qu’elles nous barrent le passage… ou tentent de
faire des marches d’escalier, selon la façon dont on voit les choses. Mais
c’est plus barrer le passage, là. Un ruisseau dégouline tranquillement sur le
chemin, la météo ressemble à celle que l’on a connue là. Au loin, presque beau
… mais non, comme d’habitude on prend les choses à contre-courant, fonçant dans
le gros tas de nuages posté un peu plus loin. Il neigeote des éléments un peu
trempés pas des plus agréables (mais bon, il y a pire encore). Toujours des
arbres impressionnants mais en concentration moindre dans la montée. Ici il
s’agit plus d’une diversité de buissons tantôt épineux tantôt avec de grandes
feuilles jaunes dentelées, des petites
vertes, des branches teintées en rouge, … globalement plus vert-jaune quand
même. Des baies rose, rouges, violettes… comme vers la playita. Je vais
continuer cette montée énorme de …130m ; pour atteindre le camp italiano.
Et voir quel temps il fait là bas. Quelqu’un nous a dit qu’au camping il y
aurait peut-être de la neige mais on n’en sait rien. Tiens il y a une sorte de
curiosité devant moi. On dirait une boule de gui, … l’aspect touffe circulaire
persiste sauf que ça a une couleur brunâtre, avec des feuilles vertes qui
dépassent. Et surtout, c’est situé à extrême bout d’une branche.
Campamento
Italiano. La nuit est entrain de tomber. Je suis de l’autre côté d’un torrent,
j’ai traversé la passerelle… et il tombe un rideau de neige qui nous fonce
dessus en diagonale. C’est vraiment superbe… mais … invivable, très
froid ; magnifique, presque l’ambiance de la cascade l’an passé, …. J’ai
failli oublier ma sacoche avec deux objectifs dedans, les deux carnets, le
dictaphone, le disque dur et les filtres au pied d’un buisson. La neige commençait à tenir dessus (et
uniquement dessus, d’ailleurs). J’essaye de rentrer, parce que j’ai froid, mais
je ne sais pas trop c’est toujours aussi beau. On est arrivé ici au bout de
2h-2h30 de marche (pour faire les 5km)… mmh … la neige tiens non loin au
dessus. On a planté nos tentes après avoir mangé dans un abri qui s’est très
vite empli d’un grouillement de personnes trempées. En parlant de trempé, je le
suis, l’humidité sous-jacente laisse penser que la doudoune sous la veste a été
mouillée aussi… je vais surement aller rentrer dans mon sac de couchage pour me
réchauffer un peu … ou alors mettre une polaire, mais je n’ai pas tellement
envie de tout mouiller d’un coup. C’est encore très joli, mais pour prendre des
photos (et même à vivre), c’est pas simple. On retrouve des traces de l’année
dernière… notre bout de casserole encastré dans une racine par exemple …
Voilà. Nous sommes
dans la tente. Il tombe toujours une pluie-neige transperçante dehors. On
essaye de s’organiser de façon à entrer à trois dans cette tente pour pouvoir
manger et jouer au mille borne. Pleins de choses sèchent d’un côté, mon
‘foulard’/écharpe multifonctions est suspendu au plafond, on est en collants,
tous nos vêtements et affaires sont entrain d’essayer de sécher … les doudounes
à moitié imbibées, les appareils photo trempés, … je n’ai plus envie de sortir.
Il est sans doute un peu moins de 20h. … On appelle Mathieu pour jouer. … Comme
ça on aura un mille-bornes trempé aussi, ça ira bien avec le reste.
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