dimanche 30 septembre 2012

Je ne sais pas.

     Et c'est bien le problème. Tout s'enchaîne, sans fin, sans pause ou presque. La Patagonie, la Norvège les traitements qui s'empilent, impossible de tout finir, déjà de nouvelles images arrivent ... j'ai presque un an de retard. Et pourtant, je continue. Le journal patagon est là, publié, je n'ai toujours pas fini la 'full version' que je tends à publier cette semaine, si c'est possible. Le journal de Norvège est à moitié dans mon carnet, à moitié sur mon dictaphone (dont les piles sont vides et dont il faut que je m'occupe, d'ailleurs)... et peut être même en partie encore sur une carte mémoire (!) Je ne sais pas s'il réussira à s'extirper de tous ces supports un jour pour s'unifier ici, j'espère...
     Prendre le vélo, faire des allers-retour, aller donner un coup de main, revenir, répondre à des messages qui arrivent parfois en meute après quelques semaines de silence. Courir, trouver des idées pour s'en sortir, parce que fatalement, je ne m'en sors pas, techniquement et financièrement, avec toutes ces choses relativement inutiles. Passer à la maison qui rend fou, le centre des impôts où on me dit que le code APE (on m'a déclarée dans le mauvais), en fait, ce n'est pas important, et qu'il faut que je fasse une lettre pour changer mon régime de TVA qui me convient très bien.

     Parfois, j'aimerais qu'il y ait un bouton 'stop'; arrêt. Deux heures de néant. Ou trois. Reprendre tranquillement, à un rythme moins effréné. Une journée bien réglée, une seule, avec sommeil compris dans les paramètres. Histoire de changer un peu. Les sorties en montagne laissent un peu ces folies de côté, la vie reprend une course normale... une course, pas un cours; en ce moment la vie semble être une course. Mais au retour, c'est encore pire. Vider les cartes, trier les photos, prendre le covoiturage qui me ramène chez moi, à Strasbourg... un chez moi qui n'est pas vraiment chez moi, chez moi c'est ma tente, c'est nulle part; c'est un ensemble de lieux abstraits... chez moi, ça ne peut se résumer à un appartement citadin. Mais qu'importe, conventionnellement, 'chez moi'; c'est là. Et c'est reparti pour un cycle.

     La routine est insupportable, mais à certains moments, les enchaînements épuisent. Parfois, je me dis qu'un jour, ça ne pourra plus marcher. Qu'il faudra forcément que tout cela s'arrête, arrêter d'essayer de s'accrocher à ses rêves, de faire de l'idéal un réel. Arrêter de penser à tout en même temps. Arrêter d'imaginer un avenir qui mêle pleins de choses; et se conformer partiellement à ce qu'on attend de moi. Choisir une voie, et s'y tenir. Pas se disperser. Tu veux être artiste, soit artiste, mais tâche de l'être correctement, et ne t'éparpille pas en faisant d'autres choses, tu n'y arriveras pas. Que j'essaye de ressembler à monsieur tout le monde, que je rentre dans les rangs. Mais j'en suis incapable. Alors je continue.

     Et en regardant ce que je fais, des fois, en me plongeant dans les souvenirs de tous les lieux magiques dans lesquels j'ai eu l'occasion de m’immerger, toutes les expériences; et tout ce qu'il me reste à faire, encore, je me dis que j'ai raison.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonsoir,

Je découvre vos (tes ?) photos aujourd'hui, en suivant une sorte de chaîne de liens partant de Facebook.
Et je suis scotchée, collée à ce blog depuis ce matin (journée de travail très productive donc :)) sans pouvoir m'arrêter de consulter toutes ces magnifiques photos, ces paysages désertiques et immenses qui me font rêver moi aussi, mais auxquels je n'ai pas accès.

Je finis la journée par ce post en me disant que je suis bien d'accord, il faudrait faire des choix mais je ne m'y résous pas. Tout plaquer et partir vivre comme on en a envie mais je n'ai pas cette force, poser 2-3 semaines de congés et claquer toutes mes économies pour aller au Kamtchatka ou en Nouvelle-Zélande mais je n'ai pas ce courage.

Bref, au final, je n'ai pas vraiment de conseil mais je me dis parfois que la vie est trop courte et qu'au final, s'être tenue "à carreau", ca n'aura rien changé au cours de la Vie avec un grand V.

Je ne suis pas très connaisseuse en matière de photographie, ne pratiquant de façon amateur que depuis 3 ans avec mon petit réflexe, mais je trouve tes images magnifiques, les cadrages sont très réussis, les détails sont mis en valeur. Enfin, elle me plaisent énormément.

Connais-tu cette fille, Klara Harden ?
http://klaraharden.com/
Tu me fais un peu penser à elle ;)

Bon courage pour tes choix !
Carole (Krol Marc Antonio sur FB ;))